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Alpha-Classics5
Tandis que tout le monde a délaissé la tendance aux albums-concept, Pat Kop nous arrive avec un concept vraiment intéressant qui – car il s’agit de Pat Kop – est carrément inimitable. Le titre fait allusion à de vagues fusions cosmiques entre les grandes religions, mais le matériel que la violoniste chevronnée met en place est pertinent, inhabituel et brillamment joué.
Elle commence avec l’invocation de Yom Kippour, Kol Nidrei – pas la version surfaite de Bruch, ni même celle le Schoenberg, mais une méditation profonde, sombre et très appréciable du compositeur new-yorkais John Zorn, que je n’avais jamais entendue auparavant. Elle enchaîne cela avec trois voix chantant l’hymne de post-sabbat Eliyahu Hanavi, un thème que le compositeur dissident Karl Amadeus Hartmann a utilisé dans le finale de son Concerto funèbre antinazi de 1934, une œuvre empreinte de courage, de résistance et de foi. Je ne crois pas avoir jamais entendu la pièce mieux jouée, et elle devrait être plus souvent entendue.
Viennent ensuite des pièces chorales chrétiennes – russes, polonaises, J. S. Bach – entrecoupées de musique du compositeur suisse Frank Martin, à qui je n’ai jamais accordé beaucoup d’attention. Ce dernier, placé dans un cadre introspectif, est cependant plus intrigant. Le Tchèque moderne Luboš Fišer a quelque chose à ajouter au registre du violon, des timbales et des cloches. Cet album présente un certain désordre. Tout ne va pas ensemble comme il devrait. Mais le jeu de Pat Kop et du Camerata Bern saisit l’oreille et suspend le doute. Aucun violoniste vivant n’approche ce niveau d’intrépidité. Cette œuvre ne peut mériter que cinq étoiles ou une seule, et j’ai fait mon choix.
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Traduction par Andréanne Venne
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