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Il y a dix ans maintenant, le professeur et organiste visionnaire John Grew de l’Université McGill a réuni plusieurs gens d’affaires, regroupés autour de E. Noël Spinelli, pour créer le Concours international d’orgue du Canada (CIOC). C’était le premier concours international d’orgue des Amériques et le premier à présenter ses concerts sur grand écran. Le CIOC célèbre cette année son 10e anniversaire. « Nous avons 56 candidats venant de 21 pays, ce qui constitue une augmentation de 40 % par rapport à la dernière édition », explique Thomas Leslie, directeur général.
Le CIOC s’est transformé pour devenir un concours, un festival et une célébration qui permet aux mélomanes de découvrir les merveilles de l’orgue. L’édition triennale de 2017 à Montréal (6–21 octobre) suit de près le Festival d’orgue de Montréal en juillet, où le CIOC a accueilli pas moins de 800 organistes.
En plus du concours, le CIOC 2017 présente en ouverture un concert découverte « L’Orgue autrement », mettant en vedette les organistes de réputation internationale Leif Vollebekk, Jean-Willy Kunz et Christian Lane. Vollebekk interprétera pour l’occasion la première d’une nouvelle création. (Maison symphonique de Montréal, 6 octobre, 19 h).
Parmi les autres moments forts, citons le tournage du long métrage Pipe Dreams, un documentaire de Stacey Tenenbaum (H2L Productions). Tenenbaum a suivi plusieurs des concurrents dans leur pays d’origine pendant leur préparation pour le CIOC. Son film sortira à la fin de 2018.
Une autre innovation cette année est le Biergarten CIOC. S’unissant à des brasseurs locaux et à une distillerie locale de gin, le CIOC projette d’installer des tentes à divers endroits du concours où seront servis des rafraîchissements.
Le concours est ouvert à tous les organistes de moins de 35 ans. Les virtuoses s’exécutent devant un jury de neuf experts internationaux et peuvent recevoir des prix importants. En plus d’un prix en argent, le gagnant reçoit un contrat en développement de carrière ainsi que des engagements pour un disque sur étiquette ATMA Classique et des récitals.
Le fondateur Grew estime que le niveau des candidats est exceptionnel cette année. « Presque tous ont déjà remporté des prix dans des concours majeurs comme St Albans et Chartres, dit-il. J’ai été juré dans quatorze concours en Europe et je puis affirmer que ces jeunes organistes sont parmi les meilleurs au monde. Ils nous promettent une véritable fête de grande musique ! »
Festival du Concours international d’orgue du Canada, 6–21 octobre 2017. www.ciocm.org
Profil du gagnant du CIOC 2011 Christian Lane
Depuis qu’il a remporté le CIOC en 2011, l’organiste américain de 36 ans Christian Lane a connu une carrière fructueuse comme soliste, professeur, mentor et porte-parole. Fixé à Boston, Lane est vice-président de l’American Guild of Organists (AGO) et il est présentement directeur musical et organiste à la paroisse All Saints Episcopal de Brookline. Entre 2008 et 2014, il a été organiste et chef de chœur adjoint à l’Université Harvard.
« J’ai d’abord participé en 2008, croyant que ce serait mon dernier concours, peu importe le résultat. Or, l’expérience a été si gratifiante que je suis revenu en 2011, dit-il. Le concours nous donne le temps et des occasions d’établir des rapports avec les autres candidats – lesquels deviennent plus tard des collègues, des jurés, des mentors – à un degré rarement vu dans les autres concours. »
Lane voit le CIOC comme une expérience unique, non seulement en raison de ses bourses généreuses – le premier prix cette année est de 25 000 $–, mais aussi parce qu’il « aspire à être le commencement plutôt que le point culminant d’une relation. Et cette mission se manifeste de façon très active. J’ai eu des ouvertures incroyables, notamment une tournée de concerts en Chine ce mois-ci, par suite de ma participation au CIOC ».
Lane commande avec enthousiasme des créations, notamment de compositeurs éminents comme Nico Muhly de New York. « Parmi nos responsabilités comme organistes, dit-il, nous avons celles d’aider les compositeurs à mieux connaître l’instrument, d’encourager la composition et de promouvoir des œuvres nouvelles. »
Malgré ses succès comme interprète de concert et sur disque, Lane estime que sa plus grande force est son rôle de professeur. « Je vais continuer de jouer en public, mais je m’investis de plus en plus dans mon enseignement. J’ai constitué à Boston un studio d’orgue unique et je ferai bientôt beaucoup plus d’enseignement à Montréal. »
Profil du gagnant du CIOC 2014 David Baskeyfield
Le gagnant de l’édition 2014 du CIOC, l’organiste britannique David Baskeyfield, prépare actuellement son deuxième CD. L’enregistrement comprend de la musique de Marcel Dupré sur ce que Baskeyfield décrit comme un « instrument incroyable, l’orgue Aeolian-Skinner à l’église St. Mary the Virgin à Times Square ».
Baskeyfield s’est taillé une réputation à la fois comme organiste et comme chercheur. Sa recherche doctorale à l’Eastman School of Music explorait les frontières entre la composition écrite et l’improvisation chez les organistes-compositeurs parisiens formés par Louis Vierne et Marcel Dupré.
Gagnant d’une palette impressionnante de premiers prix, Baskeyfield a remporté le premier prix et le prix du public au CIOC et il a également remporté des prix à St Albans, à Miami, au Mader et au concours national d’improvisation à l’orgue de l’AGO.
Selon Baskeyfield, le CIOC est différent « parce qu’on n’est pas jugé uniquement selon la qualité du jeu, mais aussi sur la construction d’un programme. La ronde finale est un récital d’une heure, sans restriction de répertoire. On retrouve l’atmosphère d’un concert gala et je puis honnêtement dire que c’est la seule ronde de concours où j’ai vraiment aimé jouer ».
Le programme de concerts de Baskeyfield reflète sa programmation créative et son vaste répertoire. Parmi ses engagements récents et prochains, citons des concerts sur des orgues prestigieux aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et en Europe. Il a fait des présentations comme enseignant au Calgary Organ Festival et à l’East Texas Pipe Organ Festival, où il retournera cette année. Il donnera son premier récital à quatre mains avec son partenaire et virtuose Thomas Gaynor, lauréat du concours de St Albans en 2017.
« En 2017, dit-il, la victoire à un concours n’est pas nécessaire pour construire une carrière et n’est pas non plus une garantie de carrière, sauf qu’elle peut encore aider énormément. Certains concours nous présentent des occasions formidables, donnent une certaine publicité et une carte de visite, mais il faut encore beaucoup de travail pour rester sur le circuit des concerts. » De toute évidence, Baskeyfield y travaille assidûment.
Traduction: ALAIN CAVENNE
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