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En juin dernier, Aristo Sham a soulevé le trophée du vainqueur lors du 17e Concours international de piano Van Cliburn à Fort Worth, au Texas. Cet homme de petite taille aux chaussettes colorées, aux costumes impeccablement taillés, aux cheveux noir de jais et aux gestes gracieux se tenait au milieu d’une foule de talents venus de 16 pays. Il a démontré un sens pianistique irréprochable et une régularité constante tout au long du concours.
Né à Hong Kong en 1996, M. Sham semble avoir connu une enfance parfaitement réussie : une série de victoires dans des concours, des prestations devant des membres de la royauté et de hauts dignitaires, une présence dans les médias et dans un documentaire sur de jeunes prodiges. Il se produit avec orchestre depuis l’âge de 12 ans. Sans surprise, des diplômes de l’Université Harvard, du New England Conservatory et de la Juilliard School ornent son CV.
Pourtant, ce qui semble être un destin digne d’un conte de fées cache aussi des moments difficiles. « J’ai eu tellement de doutes, étant plus jeune. J’ai un diplôme en économie, entre autres choses étranges – mon parcours a été très sinueux. Revenir en arrière et m’affirmer en tant qu’artiste sérieux est une occasion unique pour moi », a déclaré Sham après son triomphe du
7 juin.
S’exprimant avec une maturité et une confiance sereine, Sham révèle son approche de l’interprétation. « La magie d’un spectacle réside dans la synergie entre l’artiste, l’espace scénique et le public, entre autres variables, explique-t-il. Chaque moment créé est unique et ne peut exister qu’avec ce public particulier. Une grande partie de notre essence et de notre identité en tant qu’artistes réside dans la prestation sur scène. Pendant la COVID, lorsque je ne jouais plus, je ne me souvenais plus de ce que c’était que d’être moi-même. »
À l’exception de Rachtime de Gabriella Montero et d’un concerto de Mozart, deux œuvres imposées, le répertoire de Sham comprenait Bach, Beethoven, Mendelssohn, Brahms, Rachmaninov, Scriabine et Ravel. « Le point commun entre ces morceaux est leur construction méticuleuse et le placement de chaque note. J’ai réfléchi à la manière dont l’ensemble du programme pouvait présenter une image complète de mon art, y compris les trois solos et les trois concertos », confie-t-il.
« Après chaque épreuve, je voulais donner envie au jury d’entendre la suite. Chaque étape a révélé une nouvelle facette de ma personnalité artistique, culminant avec le concerto de Brahms. J’ai dit à mes amis qu’il y avait eu un avant et un après. Tout ce que nous avons vécu et appris au Cliburn converge vers ce moment décisif. Désormais, je ne sais pas ce qui m’attend », ajoute M. Sham, prêt néanmoins à relever le défi.
Traduction: Justin Bernard
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