This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
La remise des prix des Indigenous Music Awards est une fête qui souligne la création musicale des Premières Nations, mais c’est aussi le point fort d’un événement beaucoup plus étoffé et sur lequel il faut s’arrêter : le festival Manito Ahbee de Winnipeg, nommé en l’honneur d’un site sacré situé dans la partie ouest du Whiteshell au Manitoba, un lieu reconnu et respecté par les Autochtones de toute l’île de la Tortue (l’Amérique du Nord) comme étant sacré pour tous les peuples. En ojibwé, Manito Ahbee signifie « là où le Créateur s’assoit » et le nom de la province, Manitoba, est lui-même dérivé du nom de ce site sacré. Le festival Manito Ahbee, dont la 13e édition vient tout juste d’avoir lieu, célèbre donc les arts, la musique et la culture autochtone dans sa globalité. Il présente un pow-wow international, une conférence sur les musiques autochtones internationales, un marché autochtone, des ateliers sur le volet entrepreneurial de la musique donnés par un panel de spécialistes, une exposition d’art visuel et des événements communautaires. La journée de sensibilisation et d’éducation culturelle à l’Université de Winnipeg a vu 800 jeunes Manitobains participer à un séminaire donné par des aînés sur les sept lois sacrées de la culture autochtone : l’humilité, l’honnêteté, le respect, le courage, la sagesse, la vérité et l’amour. Il y a aussi des ateliers très courus sur le sport autochtone, la culture inuite et le chant de gorge, la gigue métisse – et on s’intéresse aussi à la santé mentale des jeunes filles. Aussi, chaque année, une jeune femme est choisie pour porter le titre d’ambassadrice Miss Manito Ahbee, un titre qui, depuis 2006, honore la mémoire des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées au Canada. Quatre étant un nombre sacré dans la tradition amérindienne (il complète l’achèvement d’un cycle complet) le festival Manito Ahbee honorera pendant les quatre prochaines années la mémoire d’Amanda Jane Cook, qui n’avait que 14 ans quand elle a disparu le 13 juillet 1996.
Animé par Jarrett Martineau (CBC) et l’auteure-compositrice Beatrice Deer, le gala des Indigenous Music Awards récompensait pour la première fois cette année, en plus des musiciens autochtones, les artistes de l’ensemble des événements du festival, dont les concours de gigue et les expositions d’œuvres d’art autochtone. Autre nouveauté, les lauréats sont maintenant sélectionnés par un jury composé de leurs pairs. Auparavant, le public sélectionnait les finalistes et choisissait les gagnants. La cérémonie, émaillée des prestations remarquables d’Ansley Simpson, Chase Manhattan et Theland Kicknosway, Pat Vegas (Redbone), Shauit et Tom Wilson, a vu des artistes reconnus comme Buffy Sainte-Marie et Pat Vegas (Redbone) récompensés – vidéo musicale de l’année pour la première, prix hommage pour le second. L’événement a confirmé des valeurs sûres – le sympathique Shauit remporte le prix de l’album francophone ou inuit de l’année –, mais fait aussi découvrir de nouveaux noms : Ansley Simpson remporte le prix de la révélation autochtone de l’année, le talentueux Supaman le prix de la meilleure réalisation et le prix du meilleur album rap autochtone. N’oubliez pas les autres artistes en lice, qui valent la peine de faire une petite enquête sur le web : Ziibiwan Rivers et son album Time Limits méritent assurément le détour. Artiste anishinabé issu de la nation Wikwemikong, sur le territoire non cédé de l’île Manitoulin, dans le nord de l’Ontario, Rivers dit ne s’être mis sérieusement à la musique que récemment. Pourtant, le jeune homme de 22 ans était déjà sélectionné dans deux catégories cette année. Visitez le site du festival, pour tous ses liens et les téléchargements offerts gracieusement.
www.manitoahbee.com
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)