5 juin, Maison symphonique — Hier soir avait lieu l’ultime soirée de la grande finale du Concours musical international de Montréal 2019. Hao Zhou (États-Unis) qui avait interprété la veille le Concerto n° 1 en la mineur, op.77 de Dmitri Chostakovitch a remporté le premier prix d’une valeur de plus de 100 000 $ en bourses, instrument et formation. Le violoniste est de plus lauréat du prix du public Radio-Canada.
C’était au tour d’Anna Lee (États-Unis/Corée du Sud), de Fumika Mohri (Japon/Allemagne) ainsi de Johanna Pichlmair (Autriche), accompagnées par l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction du chef invité Alexander Shelley, d’impressionner les juges. Voici un résumé de leur représentation en ordre d’appréciation.
Johanna Pichlmair, âgée de 29 ans, a remporté le deuxième prix. Son interprétation du Concerto en ré majeur, op.77 de Brahms fut sans aucun doute la meilleure prestation de la soirée. Elle a joué un Brahms élégant, juste et ressenti. Elle a conquis la salle par son contrôle technique et son aisance, en plus de son timbre à la fois brillant et contrastant. En effet, son jeu a été marqué par une douceur et une finesse dans les aigus ainsi que par une rondeur et une richesse dans les graves. Soulignons aussi sa superbe cadence lors du premier mouvement.
Fumika Mohri, âgée de 25 ans, a interprété le Concerto en ré mineur, op.47 de Sibelius. La lauréate du troisième prix a livré une prestation techniquement supérieure à celle de Christine Lim (États-Unis et Corée du Sud) qui avait joué la même œuvre lors du premier soir de la finale. Cette dernière avait toutefois offert un jeu plus émotif. La personnalité de Fumika Mohri n’a pas su se distinguer dans ce concerto qui est un classique des concours. Même si elle avait une bonne projection sonore et un timbre intéressant, tout était une question de dosage : il manquait un sens mélodique entre les contrastes.
Anna Lee, âgée de 23 ans, a interprété le Concerto n° 2 en sol mineur, op.63 de Prokofiev. Malgré ses airs mystérieux et accrocheurs, cette œuvre a sonné plus technique que personnelle dans son ensemble. L’interprète bougeait pourtant avec la musique et avait une belle énergie, mais la sensibilité et la direction musicale étaient manquantes. Par ailleurs, le deuxième mouvement du concerto au début très intime et aux harmonies plus conventionnelles a été interprété avec le même esprit que le mouvement précédent, ce qui est dommage pour une mélodie si grandiose. Le vibrato de l’artiste aurait pu être davantage connecté avec la musique.
Les lauréats ainsi que le lien vers leurs prestations finales :
Johanna Johanna Pichlmair, Deuxième prix
Pour plus de renseignements sur le concours www.concoursmontreal.ca
C’est ainsi que l’édition violon 2019 se conclut. Retrouvons-nous l’année prochaine alors que le piano sera à l’honneur !