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« C’est une saison de découvertes », dit Jean-Marie Zeitouni, directeur artistique d’I Musici de Montréal. Parmi les découvertes éventuelles, les six concerts diffusés en ligne depuis l’église Saint-Jax attireront-ils le public habituel de l’orchestre de chambre ?
En ce qui concerne Zeitouni, la formule en ligne permet un élargissement du public. Les spectateurs qui paient la modique somme de 20 dollars peuvent regarder un concert de n’importe où, même dans un autre fuseau horaire, à l’heure de leur choix.
« Je ne prétends pas faire concurrence à la salle de concert numérique de l’Orchestre philharmonique de Berlin, déclare M. Zeitouni. Mais cela permet aux amis et aux membres de la famille qui sont éloignés de regarder les concerts également. »
La programmation s’en trouve modifiée. La plupart des saisons d’IMDM comprennent une transcription (ou deux ou trois) d’un quatuor à cordes de Beethoven, Schubert, Chostakovitch ou d’un autre grand compositeur. Le format sans entracte de 60 à 70 minutes rend ces partitions difficiles à adapter. Or, les morceaux moins volumineux ne sont en aucun cas indignes d’attention. On peut dire que ces sélections génèrent un contenu thématique plus original.
Le premier programme, par exemple, le 12 novembre, mélange le Stabat Mater de Pergolesi (la soprano Myriam Leblanc et la mezzo-soprano Maude Brunet sont les solistes) avec un concerto pour contrebasse de la compositrice américaine Missy Mazzoli (Yannick Chênevert, soliste principal d’IMDM) et la première de In The Time Of Our Disbelieving de la Canadienne Kelly-Marie Murphy.
« Le thème de ce programme est pour moi très féminin, commente M. Zeitouni. On y trouve deux femmes solistes et deux compositrices. »
Le 10 décembre, l’orchestre est accompagné par l’ensemble vocal Meslanges dans un programme comprenant les Quatre Motets pour le temps de Noël de Poulenc et des extraits de l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns. « C’est ce que je considère comme un concert de Noël de haute qualité », dit M. Zeitouni.
Vient ensuite David Jacques, un guitariste qui possède une collection d’instruments historiques. Étant donné la qualité sonore de la guitare, l’option numérique du 18 février pourrait offrir la meilleure expérience d’écoute.
Le 19 mars, l’accent est mis sur le centenaire (plus quelques jours) du compositeur argentin Astor Piazzolla. Le bandonéoniste Jonathan Goldman, musicologue de Montréal, participe à l’événement. Nicolas Ellis fera ses débuts avec I Musici. « Il a le feu sacré, dit Zeitouni à propos de ce chef d’orchestre invité. Parfait pour de la musique passionnée. »
Le 15 avril, Zeitouni rend un hommage implicite au fondateur d’IMDM, Yuli Turovsky, et à la tradition slave de l’orchestre. Le concert final, le 29 avril, met en vedette la cheffe d’orchestre invitée Cosette Justo Valdés qui dirige un programme basé sur sa propre éducation. Sinfonia de Johann Stamitz figure parmi les œuvres que cette Cubaine a dirigées au cours de ses études en Allemagne.
Ces concerts seront-ils parfois donnés devant un public ? Les répétitions en soirée sont possibles si et quand le public est autorisé – si et quand les abonnés se sentent en sécurité.
Quoi qu’il en soit, ce sera la dernière saison de Zeitouni avec l’orchestre. « Dix ans, c’est une bonne durée, dit-il. La musique est toujours aussi motivée. » Il y a eu des changements au sein du conseil d’administration d’IMDM, note-t-il. Le moment est venu de nommer un nouveau directeur artistique.
Les musiciens ? « Ils sont tristes de me voir partir et je suis triste de partir, dit Zeitouni. Mais parfois, nous devons penser à l’avenir et au bien collectif. »
Traduction par Mélissa Brien
www.imusici.com
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