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Yekwon Sunwoo
Quinzième concours international de piano Van Cliburn
par Xenia Hanusiak
On dit que la chance sourit aux audacieux, et l’on espère que cela sera vrai pour le pianiste sud-coréen Yekwon Sunwoo, 28 ans, médaillé d’or du Concours international de piano Van Cliburn 2017, qui s’est tenu à Fort Worth en juin dernier. La tournée d’honneur de Sunwoo, faisant partie de son prix, comprend soixante-sept concerts dans un zigzag ininterrompu au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, sur quatre continents en un an.
L’arithmétique de ce marathon de récitals solos, concerts et concerts de musique de chambre est simple : de nombreux concerts l’un à la suite de l’autre. En mars 2018, par exemple, Sunwoo jouera un récital au Festival de Heidelberg en soirée et donnera le lendemain un concert d’après-midi au Danemark. Un horaire aussi rigoureux, même pour un professionnel chevronné, exige un calendrier de précision, une technique robuste, une constitution saine, une forte dose d’espoir que tout se passe bien et surtout de l’audace. Lors de la conférence de presse suivant le concours de cette année, le chef d’orchestre Leonard Slatkin, président du jury, a déclaré : « Sunwoo a été choisi vainqueur, car le jury a estimé qu’il résisterait à l’horaire exigeant. » L’élan de Sunwoo dans les six rondes du Cliburn avait été construit par son récent calendrier de concours. Avant le Cliburn, il avait déjà remporté les premiers prix du Prix de piano d’Allemagne, du prix Vendôme et du concours international de musique Sendai.
Sunwoo a préparé trois concertos (le Concerto pour piano nº 3 de Rachmaninov, qu’il a joué au concours, le Concerto pour piano nº 2 de Brahms et le Concerto en la mineur de Grieg); trois programmes de récitals de Schubert, Strauss et Ravel; et un répertoire de musique de chambre pour un itinéraire qui offre des concerts à l’Elbphilharmonie de Hambourg, au Gewandhaus de Leipzig et au Festival de musique d’Istanbul.
J’ai parlé avec Sunwoo de ses ambitions dans une interview sur Skype après le premier quart de la tournée. Il a commencé à apprendre le piano à l’âge de huit ans dans la ville de montagne d’Anyang. « J’étais très timide quand j’étais plus jeune, mais j’aimais vraiment aller à l’académie de piano du quartier… Tu n’étais pas obligé de parler avec des mots quand tu étais au piano… Aller là pour répéter me semblait comme aller au terrain de jeu », a-t-il déclaré.
L’étape la plus importante de sa carrière est venue en 2000 quand il a été l’un des quatre pianistes admis au Curtis Institute of Music de Philadelphie. Toujours étudiant du secondaire, Sunwoo était incapable de parler anglais. Il communiquait avec son professeur Seymour Lipkin par des gestes. Maintenant, en 2017, avec un accent américain et le prestigieux prix Van Cliburn en mains, Sunwoo a déménagé à Hanovre pour étudier avec Bernd Goetzke. La tournée de Cliburn ramènera brièvement Sunwoo à son lieu de naissance. À l’un de ses sept concerts en Corée du Sud, le héros de la ville natale interprétera son œuvre chanceuse, le Concerto pour piano nº 3 de Rachmaninov, avec la Philharmonie de Munich dirigée par Valery Gergiev. Quand je lui pose des questions sur son concert de rêve, il hésite, puis il dit : « Soit la Philharmonie de Berlin, soit le Philharmonique de New York, interprétant le Concerto n° 1 de Brahms, avec sir Simon Rattle. » La chance sourit aux audacieux.
Traduit par Mélissa Brien
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