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Le Festival Bach de Montréal s’ouvre le 17 novembre à la Maison symphonique avec une représentation de la monumentale Messe en si mineur de Bach par le Collegium 1704, un groupe de musique ancienne de Prague. La Messe entamera un mois de représentations consacrées à Bach et à son catalogue, à ses contemporains et à son influence sur les compositeurs de notre époque.
La venue du Collegium 1704 à Montréal – les débuts canadiens de cette chorale et ensemble instrumental comptant cinquante membres – est en partie destinée à célébrer le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Cette prestation canadienne, en préparation depuis des années, témoigne de la ténacité de la directrice artistique fondatrice du festival, la musicologue d’origine allemande, Alexandra Scheibler. Grâce au travail inlassable de Scheibler, le festival a grandi depuis sa première édition en 2005 de dix concerts à un festival annuel offrant plus de 30 concerts de toutes sortes.
En 2017, le programme du festival comprend certains des interprètes actuels de Bach les plus influents. Le fameux Chœur de garçons de l’église Saint-Thomas de Leipzig, dont l’histoire remonte à 1212, revient après le succès de sa visite en 2013 pour donner un concert en prélude le 8 novembre à la basilique Notre-Dame. Le pianiste britannique Nick van Bloss, connu pour son style poétique, interprétera les populaires Variations Goldberg. Le ténor allemand Julius Prégardien, très en demande, donnera deux concerts, et plusieurs des plus grands chœurs du monde, dont Vox Luminis, gagnant d’un prix Gramophone, et l’Ensemble Jacques Moderne, offriront des programmes choraux incluant Monteverdi, Scarlatti et Schütz.
Scheibler a reçu son doctorat de l’Université de Hambourg, centrant sa dissertation sur les messes de Leonard Bernstein. L’impulsion de lancer un festival Bach a été ensemencée à son arrivée à Montréal en 2003. Durant sa jeunesse à Hambourg, Scheibler se souvient qu’à chaque période de Noël, elle pouvait choisir parmi « au moins trente représentations de l’Oratorio de Noël de Bach ». À Montréal, il n’y en avait aucune. Cette révélation a commencé la croisade personnelle de Scheibler. Elle croit que Bach est à la base de la musique aujourd’hui. « Tous les compositeurs qui ont succédé à Bach, dit-elle, suivent dans une certaine mesure son style de composition et sa capacité à associer la connexion émotionnelle à la technique mathématique. Il y a toujours un lien avec Bach. »
Scheibler est enthousiaste à l’idée de présenter la « plus haute forme d’art » de Bach à un large public. En 2017, le festival collabore avec la Société Pro Musica et les Jeunesses Musicales Canada pour le projet Mélodînes@Festival Bach Montréal. L’alliance offrira douze concerts de midi d’une durée de quarante minutes. Les concerts, tous à la Place des Arts, mettent en vedette de jeunes musiciens et ensembles québécois. Le festival de Scheibler célèbre également le plus récent et le plus jeune gagnant du Concours international d’orgue du Canada, l’organiste américain de 25 ans Alcee Chriss. En tant que lauréat du prix Bach du concours, Chriss donnera un récital à l’oratoire Saint-Joseph le 26 novembre.
En plus d’organiser la logistique et les décisions artistiques derrière le festival de cette année, Scheibler est déjà en train de programmer les festivals de 2018 et 2019, tout en jonglant avec les demandes de commanditaires privés et corporatifs pour réaliser ses ambitions. Cependant, Scheibler s’assure de garder vivants ses souvenirs de Hambourg de l’Oratorio de Noël de Bach. L’Ensemble Caprice de Montréal, établi depuis 25 ans, a l’honneur d’interpréter le travail d’inspiration saisonnière de Bach le 3 décembre à l’église Saint-Jean-Baptiste.
Traduit par Mélissa Brien
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