Chefs et Orchestres : Thomas Le Duc-Moreau, le plus jeune chef assistant de l’histoire de l’OSM

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À 25 ans, Thomas Le Duc-Moreau est certainement un des musiciens les plus prometteurs de sa génération. Ses études en direction d’orchestre au Conservatoire de musique de Montréal, auprès de Jacques Lacombe, ont vite porté fruit. En effet, il est depuis cet automne le plus jeune chef assistant de l’histoire de l’Orchestre symphonique de Montréal, après avoir occupé déjà ce poste à l’Orchestre symphonique de Québec. Le travail d’assistant ne se fait pas dans l’ombre : Thomas aura l’occasion de diriger l’orchestre plusieurs fois par année, notamment dans des concerts destinés aux enfants et aux familles. Il mesure toute la chance qu’il a de collaborer avec Kent Nagano, qui en est à sa dernière saison à Montréal. « Ayant grandi à Montréal et fréquenté les programmes de musique des écoles Le Plateau et Joseph-François-Perrault, explique-t-il, j’ai eu l’occasion depuis mon plus jeune âge d’assister à des concerts de l’OSM. L’arrivée de maestro Nagano a coïncidé avec le moment où j’ai commencé à m’intéresser à la musique de manière plus sérieuse.

J’ai beaucoup appris en observant son travail au fil des années. » Plus encore, avec quelques-uns de ses collègues, de jeunes virtuoses issus du Conservatoire, Thomas Le Duc-Moreau a créé il y a deux ans un orchestre, l’Ensemble Volte, qui peut réunir jusqu’à quarante musiciens. « Nous avons fondé Volte principalement parce que nous avions beaucoup de plaisir à jouer ensemble », confie-t-il. Plaisir et énergie sont en effet au rendez-vous, mais s’accompagnent aussi d’un travail de recherche : « Nous avions l’habitude de discuter longuement de la place de la musique classique dans la société, afin de redéfinir notre approche relativement aux œuvres du passé : Volte est donc devenu notre moyen d’expression. »

L’orchestre a déjà proposé plusieurs concerts autour de thèmes variés, dans un répertoire allant de Rameau à Chostakovitch. Pour Thomas, il est important de présenter des œuvres méconnues. Ainsi, au mois de juin, Volte proposera un opéra de Haydn, l’Isola disabitata. « Haydn nous a laissé une douzaine d’opéras, mais on ne les entend jamais, regrette Thomas. Même ses symphonies, à l’exception de quelques-unes, ne sont pas souvent données en concert. Nous jouerons bientôt la soixantième, « Le Distrait », une œuvre très originale en six mouvements qui sera sans doute une découverte pour une partie du public. » Le travail d’éducation que Thomas accomplit à l’OSM se poursuit donc avec l’Ensemble Volte : « Une bonne façon de rendre la musique classique accessible est de l’associer à d’autres formes d’art : poésie, théâtre, danse…

C’est ce que nous voulons faire avec Volte, par exemple en commandant des textes, des chorégraphies, des installations. » Quand passion, culture et travail sont au rendez-vous, les possibilités deviennent infinies. www.ensemblevolte.com

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A propos de l'auteur

Philippe Gervais a soutenu, en 2002, un doctorat à l’Université de Paris-III Sorbonne qui portait sur l’opéra baroque français. Passionné à la fois d’histoire de l’art, de littérature, de théâtre et de musique classique, il cherche à relier ces disciplines et à comprendre leur évolution au fil des siècles. En plus d’enseigner l’histoire de l’art au Conservatoire de musique de Montréal, il enseigne également au Collège de Maisonneuve, participe à diverses revues culturelles et se produit régulièrement comme conférencier au Musée des beaux-arts de Montréal. En 2011, il a cofondé la Compagnie Baroque Mont-Royal, dont l’objectif est de faire connaître la musique vocale des XVIIe et XVIIIe siècles.

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