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Erato4
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Les berceuses peuvent rapidement durer plus longtemps qu’on ne l’aurait souhaité. Tous ont entendu chanter le Wiegenlied Brahms lors de leur enfance ou encore le fameux duo de Hansel et Gretel. Une seule écoute est généralement tout ce que je peux supporter de ces bonbons du répertoire.
Cependant, la beauté de cette compilation du pianiste français Bertrand Chamayou est qu’elle conduit l’oreille sur des chemins inattendus, négligés ou tout à fait inconnus. Les deux études de Sergei Liapunov sont des gouttes de camomille parfaite. Une cuillerée de Villa-Lobos nous emmène dans une jungle brésilienne beaucoup plus épaisse et plus freudienne que la ruelle urbaine de Janacek.
On y retrouve également une berceuse du moderniste allemand Helmut Lachenmann qui est si pleine de plumes qu’elle vous endormirait certainement lors d’un concert, sans parler de votre propre lit. De plus, le prélude de clôture de Charles-Valentin Alkan, intitulé Je dormais mais mon cœur était éveillé, est si convaincant que je ne comprends pas pourquoi il n’est guère utilisé comme rappel.
Il faut du courage à un pianiste français pour produire une compilation de berceuses sans utiliser les incontournables tubes de Debussy. Cela démontre également un degré de goût et d’indépendance inhabituel chez un jeune soliste encore au début de son parcours. Chamayou est à surveiller pour la nouvelle année, une fois que le circuit des récitals sera réouvert.
NL
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