L’interprète chorégraphe Amrita Hepi entremêle fiction, mémoire et ethnographie dans l’énergique Rinse, une réflexion sur le corps comme archive et mémoire. Théâtre Rouge du Conservatoire, 25 -30 juin https://fta.ca/
De double ascendance autochtone australienne bundjalung et ngāpuhi, Aotearoa/néo-zélandaise, Amrita Hepi apparait de plus en plus sur les scènes internationales de danse contemporaine. L’interprète-créatrice est reconnue pour son talent, pour sa rigueur et sa capacité à transposer de façon chorégraphique une pensée complexe et c’est le cas pour Rinse, où elle déploie une réflexion sur la relation aux origines tout au long du spectacle.
Vêtue d’un pantalon bleu, de chaussures assorties et d’une chemise blanche, Amrita Hepi pénètre à reculons la scène blanche du Théâtre Rouge du Conservatoire, comme pour mieux retrouver ces premiers commencements auxquels elle fait allusion. Des formes géométriques de taille moyenne, bleues elles aussi, sont au fond de la scène et l’une d’entre elle est recouverte de miroir. L’interprète créatrice se juche sur ces formes, se cache derrière ou s’allonge dessus.
Si au commencement était le mot, qui peut choisir la première phrase, demande la chorégraphe. Amrita Hepi danse avec les mots comme avec son corps. L’idée d’une mémoire ancestrale du corps la fascine et en tant qu’ethnologue et membre des Premières Nations, elle réfléchit au commencement que propose les Occidentaux. Elle évoque aussi d’autres commencements : celui d’une relation amoureuse, celui d’une création. Comment briser ces cercles qui deviennent immanquablement familiers, comment les rincer? Rinse est une pièce sur la difficulté la difficulté d’échapper aux origines et d’échapper aux chaines qui nous retiennent.
Rinse, Théâtre Rouge du Conservatoire, 25 -30 juin https://fta.ca/