À l’avant-scène – Artistes en tournée

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Bon an mal an, les festivals s’acharnent à mousser l’intérêt du grand public en attirant autant de grands noms que des vedettes montantes.  L’amateur ne se laisse pas trop éblouir par les battages publicitaires; il attend plutôt le dévoilement complet des programmations avant de dépenser.

Compte tenu de la corne d’abondance de spectacles, il est parfois difficile de faire la part des choses, d’où le petit guide aux initiés et néophytes de la note bleue dans cette page – très restreint dans sa portée avouons-le. Sujet de l’heure dans le monde du jazz, les politiques identitaires s’insinuent de toutes parts dans les programmations, surtout en ce qui concerne la présence des femmes dirigeant leurs propres formations, les cas suivants à titre d’exemples.

Ostara Project

L’Ostara Project (nommé d’après la déesse germanique de l’équinoxe de printemps) est un septette tout féminin dont les membres résident soit à Vancouver, soit à Toronto, soit à Montréal – comme la batteuse Valérie Lacombe et la trompettiste Rachel Therrien lorsqu’elle n’est pas à New York. Initiative mise sur pied par la pianiste Amanda Tosoff et la contrebassiste Jodi Proznick, cette formation de cinq instrumentistes et deux chanteuses (Laila Biali et Shruti Ramani) propose un répertoire presque exclusivement original, consigné l’an dernier dans un album éponyme publié chez Cellar Records – disque d’ailleurs présenté dans ces pages en février dernier. Par leur jazz contemporain de bon aloi qui parcourt un peu tous les styles, ces dames n’ont rien à envier à leurs collègues masculins au chapitre de la créativité et de la maîtrise de la note bleue sous toutes ses nuances. Notons que la pianiste cédera son banc à deux reprises (Saskatoon et Edmonton) à l’une des nôtres, Marianne Trudel. Winnipeg : 22-6; Medicine Hat : 23-6; Victoria : 24-6; Vancouver : 25-6; Ottawa : 26-6; Toronto : 28-6; Saskatoon : 30-6; Edmonton : 1-7; Montréal : 7-7.

Pour échantillonner l’album du Ostara Project, cliquez ici

Kokoroko

Nous arrive du Royaume-Uni une formation de six hommes et de deux femmes de souche afro-britannique dirigée par la trompettiste Sheila-Maurice Grey. La musique afro-beat de cet ensemble percutant se situe dans le prolongement de la dance floor music, genre musical qui avait fait rage en Angleterre il y a une trentaine d’années, sans toutefois avoir eu de rayonnement au-delà de sa frontière. Pour avoir un avant-goût, son premier album Could we be more paru l’été dernier en microsillon est également disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Attendez-vous à ce que cette équipe enivre les foules de leurs rythmes entraînants sur les scènes extérieures des trois gros festivals de l’Est canadien. Ottawa : 27-6; Toronto : 28-6; Montréal : 29-6.

Pour échantillonner l’album de Kokoroko, cliquez ici.

Brandee Younger

Elle joue d’un instrument inusité dans le jazz, la harpe. De toutes celles qui ont précédé Brandee Younger, Alice Coltrane est la plus connue de nos jours, bien qu’elle eut été pianiste jusqu’à ce que son célèbre mari lui offre une harpe; d’autres se souviendront de Deborah Henson-Conant dans les années 1990 ou encore de la pionnière Dorothy Ashby 40 ans auparavant. Néanmoins, le premier solo de harpe sur disque en jazz date de 1929, joué par un certain Caspar Reardon au sein d’une formation de Jack Teagarden. Younger, pour sa part, fait beaucoup parler d’elle depuis sa mise en lice pour un trophée Grammy en 2021. Son récent album, Brand New Life, se veut une dédicace à Ashby, la musique apprêtée aux rythmes hip-hop de notre temps. Pour sa tournée éclair de trois villes, elle sera accompagnée d’un bassiste (électrique et acoustique) et d’un batteur. Victoria : 28-6; Vancouver : 29-6; Montréal : 2-7.

Pour échantillonner les albums de Brandee Younger, cliquez ici.

Gentiane MG

Pianiste typique de notre temps, Gentiane MG, diminutif de son nom de famille composé Michaud-Gagnon, est une diplômée en études jazz empreinte de toutes sortes d’influences, tant classiques et jazz que populaires. Active sur nos scènes depuis une dizaine d’années, elle a empoché le prix François-Marcaurelle de l’Off Jazz Festival en 2017, un second de la CBC l’année suivante et, en 2020, le prix Découverte décerné par le Conseil québécois de la musique. Avec trois disques à son nom, le plus récent étant Walls Made of Glass sorti l’automne dernier, MG part à la conquête des festivals. Elle sera entourée de ses acolytes Lévis Dover à la contrebasse et Louis-Vincent Hamel à la batterie. Outre le répertoire de son récent album, elle reprendra des pièces plus anciennes tout en réservant quelques surprises, nous dit-elle. Lesquelles ? À vous d’y assister. 23-6 : Ottawa; 24-6 : Winnipeg; 27-6 : Victoria; 1er-7 : Calgary; 3-7 : Montréal; 6-7 : Mont-Tremblant.

Pour échantillonner les albums de Gentiane MG, cliquez ici

Mali Obomsawin

Démarche singulière qu’est celle de la contrebassiste Mali Obomsawin : située à l’intersection du folklore de la Première Nation des Abénakis dont elle est originaire et d’un certain jazz d’avant-garde, sa musique n’en est pas une de synthèse, mais de coexistence entre deux univers sonores dissimilaires. Tous les membres de son sextette d’instrumentation très jazzée, rassemblant un cornettiste doublant au bugle, deux joueurs d’anches, un guitariste (électrique et acoustique), une batteuse et la cheffe, sont souvent appelés à chanter en langue autochtone et de battre des tambours. Les pièces cèdent souvent le pas à des séquences d’improvisation très libre par l’un ou l’autre de ses accompagnateurs, sinon plusieurs à la fois, la résultante étant des escapades collectives par moments roboratives. Le plus récent album de cette musicienne, Sweet Tooth, sur étiquette Firehouse 12, nous donne l’occasion d’entendre une artiste évoluant en marge des sentiers battus du jazz. Voici une artiste créative qui saura plaire aux amateurs doués d’une oreille musclée. Quartette : 24-6 à Vancouver et 25-6 à Victoria. Sextette : 7-7 à Montréal. Quintette : 15-7 à Halifax, 16-7 à Sackville et 18-7 à Fredericton.

Pour échantilloner le nouvel album de Mali Obomsawin, cliquez ici

Pour le b.a.-ba du réseau des festivals de jazz au pays, voyez : www.jazzfestivalscanada.ca

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A propos de l'auteur

Marc Chénard is a Montreal-based multilingual music journalist specialized in jazz and improvised music. In a career now spanning some 30 years, he has published a wide array of articles and essays, mainly in Canada, some in the United States and several in Europe (France, Belgium, Germany and Austria). He has travelled extensively to cover major festivals in cities as varied as Vancouver and Chicago, Paris and Berlin, Vienna and Copenhagen. He has been the jazz editor and a special features writer for La Scena Musicale since 2002; currently, he also contributes to Point of Departure, an American online journal devoted to creative musics. / / Marc Chénard est un journaliste multilingue de métier de Montréal spécialisé en jazz et en musiques improvisées. En plus de 30 ans de carrière, ses reportages, critiques et essais ont été publiés principalement au Canada, parfois aux États-Unis mais également dans plusieurs pays européens (France, Belgique, Allemagne, Autriche). De plus, il a été invité à couvrir plusieurs festivals étrangers de renom, tant en Amérique (Vancouver, Chicago) que Outre-Atlantique (Paris, Berlin, Vienne et Copenhangue). Depuis 2012, il agit comme rédacteur atitré de la section jazz de La Scena Musicale; en 2013, il entame une collabortion auprès de la publication américaine Point of Departure, celle-ci dédiée aux musiques créatives de notre temps.

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