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Redshift Records4
to you through
India Gailey, violoncelle
Redshift Records, 2022
Le nouvel album de la violoncelliste et artiste multidisciplinaire américano-canadienne India Gailey est singulier. Il regroupe quelques-unes des œuvres musicales qui ont compté dans sa vie et qui, avec le temps, ont pris une signification particulière pour elle. Comme elle l’explique dans le texte qui accompagne l’album, India Gailey a comme l’impression que ces œuvres font désormais partie d’elle. Elle est capable de les apprécier à un degré différent de la plupart des objets d’art auxquels elle est exposée. C’est donc une volonté de partage qui l’anime, au-delà des frontières. Ainsi, on passe du territoire de l’Islande avec Augun de la compositrice Fjόla Evans à celui de l’Australie tel qu’imaginée par India Gailey elle-même en passant par l’île paradisiaque d’Hawaï, terre natale de la compositrice Anne Leiehua Lanzilotti. Peu importe les origines, dans cet album, le temps et l’espace semblent suspendus. C’est ce que l’on appelle communément de la musique pla- nante. Une expérience mystique à chaque nouvelle pièce.
L’album débute par la texture sonore très dense d’Augun. India Gailey parvient ici à générer toute une palette de timbres grâce à différents positionnements de l’archet sur les cordes de son violoncelle. Même chose dans Ghost avec cette fois une exploration du registre suraigu de l’instrument qui se détache de la tessiture grave. Aux notes aiguës aux harmoniques supérieures s’ajoute la voix lim- pide de l’interprète, une voix que l’on retrouve dans diepenveen avec une égale pureté.
India Gailey nous émeut une nouvelle fois par sa sincérité et sa sensibilité dans Orbit de Philip Glass. Cette musique n’est pas sans rappeler le style majestueux de Bach dans ses célèbres Suites pour violoncelle seul. Elle est certainement l’une de nos préférées sur l’album, suivie de près par Light is calling de Michael Gordon. Cette dernière œuvre fait abondamment usage de l’électronique et est sans conteste une expérience sensorielle et auditive à vivre en ayant préférablement des écouteurs bien collés aux oreilles. Enfin, ko’o inoa nous transporte dans un tourbillon exaltant de notes et de motifs répétés en boucle qui rappelle le minimalisme de Glass.
Voilà un album, to you through, qui ne se laisse peut-être pas apprivoiser dès la première écoute, mais qui mérite une deuxième, puis une troisième écoute pour en savourer toutes les subtilités.
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