Navigation sur: Critiques de disques et livres

Johann Sebastian Bach : L’intégrale des Concertos pour violon  James Ehnes, violon, Orchestre du Centre national des Arts du Canada; Alexander Shelley, chef Analekta, 2025 Le corpus de concertos pour violon ou avec violon de Bach est beaucoup moins vaste que l’on pourrait croire, venant d’un compositeur par ailleurs si prolifique. Dans ses notes de disque, James Ehnes rappelle que seules deux œuvres de ce genre pour l’instrument solo existent aujourd’hui. S’y ajoutent les reconstitutions de manuscrits, que l’interprète a lui-même réalisées en vue de cette intégrale, et les concertos pour plusieurs instruments incluant le violon. Il faut dire que…

Partager:

Réflexions Francis Choinière, piano GFN Productions, 2025 Francis Choinière troque le bâton de chef pour le clavier du piano et nous livre ici son premier album solo de compositions. Revisitant des mélodies de jeunesse ou travaillant un matériau nouveau, le jeune chef de l’Orchestre FILMharmonique et de l’Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes s’est offert un beau cadeau en enregistrant sur le Steinway de la Maison symphonique ces cinq pistes symboles d’une reconnexion à soi.  On y retrouve un langage néoclassique dans la mouvance de Stréliski ou Einaudi, une musique planante aux échos intemporels, entre arpèges et progressions harmoniques déroulant…

Partager:

Before the World Sleeps Alfredo Santa Ana, compositeur; Miranda Wong, piano Redshift Records, 2024 Before the World Sleeps est le résultat direct des tensions politiques, climatiques et technologiques dans le monde actuel. Devant cette instabilité, la réponse artistique du compositeur mexicano-canadien Alfredo Santa Ana a été de « réorienter le processus de composition vers la création de petites pièces musicales que je pouvais terminer rapidement et, dans un esprit archivistique, les enregistrer plutôt que de les préparer à être présentées devant public ». Les morceaux de cet album sont variés, techniquement exigeants et sont une manifestation d’un monde pris en otage entre…

Partager:

Donizetti : Alfredo il Grande Antonino Siragusa, ténor (Alfredo), Gilda Fiume, soprano (Amalia), Lodovico Filippo Ravizza, baryton (Eduardo), Adolfo Corrado, basse (Atkins), Valeria Girardello, mezzo-soprano (Enrichetta), Antonio Garés, ténor (Guglielmo), Orchestre du Donizetti Opera, Chœur de la Radio hongroise, Corrado Rovaris, chef Naxos, 2025 En 1823, le jeune Donizetti, 25 ans, fait ses débuts sur une des scènes les plus importantes d’Italie, le Teatro San Carlo de Naples, avec Alfredo il Grande. Son illustre devancier Rossini vient de quitter les lieux, après plusieurs triomphes. La pression est forte sur le nouveau venu qui a de très grands cothurnes à chausser !  Le…

Partager:

Georges Bizet : Portrait  Djamileh, Vasco de Gama, Le Retour de Virginie, Clovis et Clotilde, musique symphonique et chorale, musique pour piano et mélodies. Karina Gauvin (soprano), Cyrille Dubois (ténor), Adèle Charvet (mezzo), Julien Dran (ténor)  Orchestres et chefs divers Bru Zane, 2025 Ainsi, il paraît que Bizet a écrit autre chose que Carmen ? Parmi ses autres œuvres lyriques, si on entend régulièrement Les pêcheurs de perles, on connaît moins La jolie fille de Perth ou Le docteur Miracle, par exemple. Pourtant il y a beaucoup à découvrir chez ce compositeur qui, au cours d’une carrière d’à peine vingt ans, a…

Partager:

L’artiste irlandais le plus influent de l’histoire de la musique n’est pas Bob Geldof, Bono, Sinead O’Connor ou les Dubliners – tous aussi populaires que la grippe –, mais plutôt un obscur vendeur de pianos qui a éveillé un sous-continent à son potentiel créatif. John Field est né à Dublin en 1782 de parents anglicans qui l’ont emmené à Londres travailler pour Muzio Clementi, partenaire d’édition de Beethoven et marchand de pianos. En tant que représentant du riche Clementi, Field a voyagé à Paris et à Vienne avant de s’installer à Saint-Pétersbourg, où il a été mis à l’honneur par…

Partager:

Ces deux doubles albums m’ont laissé perplexe. Ravel est un miniaturiste, un fabricant de petits délices qui coulent dans votre esprit comme l’huile d’olive dans un bol de riz. Chaque goutte est un objet à part entière. Si vous en versez librement l’unicité se dissout. Que ces deux projets parviennent à éviter en grande partie ce danger en dit long sur leur qualité. Jean-Efflam Bavouzet suit un parcours chronologique, commençant par une Sérénade grotesque écrite en 1892 alors que Ravel avait 17 ans et se terminant par une caricature monstrueusement morbide de Vienne avec La Valse (que l’on entend plus…

Partager:

Dimitri Chostakovitch a écrit sa dernière symphonie uniquement de la main gauche. Une crise cardiaque en 1966, suivie de plusieurs chutes et fractures, l’a laissé lourdement handicapé. Sa solution a été d’entraîner une main à faire le travail de deux mains et d’économiser l’effort physique. Cela peut expliquer les étendues de portées vierges dans certaines pages de sa quinzième symphonie, comme s’il manquait de force pour remplir les détails instrumentaux. Maxime Chostakovitch, qui a dirigé la première en 1972, a qualifié l’œuvre d’ « autobiographie de la naissance à la mort » de son père. Cela aussi n’est qu’une vision…

Partager:

J’aime les artistes qui tentent l’impossible… dans la limite du raisonnable. Je verrais mal qui que ce soit jouer les 32 sonates de Beethoven d’une seule main ou les 15 quatuors de Chostakovitch sans pause-toilettes. Mais tout artiste qui pousse un morceau de musique au-delà des limites de ce que j’ai entendu auparavant obtient mon vote. Le violoncelliste américain Zlatomir Fung a composé une fantaisie sur l’opéra Jenůfa de Janáček, un exploit qui laisse incrédule. Les airs et les rythmes de Jenůfa sont enracinés dans le parler tchèque. Si l’on efface la voix, que reste-t-il ? Une radiographie. Fung et…

Partager:

De nombreux compositeurs ont essayé de revamper Schubert. Mahler a réalisé une version pour orchestre à cordes du quatuor à cordes La jeune fille et la mort, Joseph Joachim a orchestré une sonate pour piano à quatre mains, Liszt a transformé la Wanderer Fantaisie en quelque chose ressemblant à un concerto pour piano. Même l’atonal Anton von Webern s’y est essayé. Tout cela avec les meilleures intentions du monde et sans nuire à l’original cristallin, mais on peut se demander pour quelle valeur ajoutée. Schubert, comme le strudel aux pommes, n’a pas besoin d’édulcorant. Ce que nous avons sur cet…

Partager: