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Depuis que l’homme s’est affirmé en tant qu’homme, l’art a été son signe distinctif et il n’a cessé d’être un créateur d’art », affirme Hayman d’Arcy dans Le Courrier de l’UNESCO (1961). La pratique artistique est innée chez les humains qui ont toujours cherché à s’exprimer ainsi qu’à représenter leur monde. Indispensables dans les programmes éducatifs, les arts ne démontrent que des avantages dans le développement intellectuel, social et personnel des élèves.
Le développement intellectuel
Dans un entretien sur les bienfaits des arts réalisé auprès d’enseignants aux niveaux primaire jusqu’à universitaire (Camille Laventure, Radio-Canada, 2018), il a été reconnu que le développement de la pensée artistique et critique encourage les élèves à « devenir plus que des exécuteurs de travaux ». Les arts éveillent et stimulent la créativité en plus d’appeler les jeunes à exercer leur jugement. Le fait de « participer à quelque chose de plus grand que soi », dans des orchestres, entre autres, façonne leurs repères ainsi que leur représentation du « beau ». Les élèves enrichissent leur bagage culturel et font preuve de sensibilité et d’imagination, aptitudes qui élargissent d’ailleurs leur compréhension du monde et leur capacité à résoudre des problèmes. Rena Upitis, professeure d’éducation artistique à l’Université Queen’s, mentionne dans un communiqué publié par le Secrétariat de la littérature et de la numératie (2011) que certaines pratiques artistiques « peuvent aider au développement d’un réseau neuronal plus complexe dans le cerveau ». Pensons à la musique : jouer d’un instrument implique l’interaction de nos deux hémisphères cérébraux et améliore nos capacités d’attention et de mémoire. Les bienfaits des arts se manifestent aussi par une meilleure réussite scolaire, notamment en langues et en mathématiques. D’ailleurs, une école secondaire de London, en Ontario, a combiné les arts et les mathématiques dans le programme The Art of Math dans la réalisation de projets (Radio-Canada, 2017). La directrice du département des arts visuels de l’école, Laura Briscoe, soutient que « dans le monde réel, rien ne se passe isolément ». Inciter les élèves à faire différents liens entre différentes choses s’est avéré une expérience positive, tant sur les résultats scolaires que sur la motivation des élèves.
Le développement social
Les arts se pratiquent souvent en groupes à l’école. De ce fait, un « esprit de famille » se crée alors que les élèves apprennent à collaborer et à travailler en équipe. Dans un projet commun, les jeunes développent les valeurs de l’engagement et de la responsabilité sociale. En orchestre, par exemple, « tous dépendent de chacune des personnes dans l’équipe » (Guy Lefrançois, Musique et réussite scolaire, 1999). « La musique est un langage universel qui facilite le contact et tend à diminuer la barrière entre les classes sociales » (Nicole Malenfant, Presses de l’Université Laval, 2008). D’ailleurs, la collaboration entre pairs, l’implication émotionnelle et l’application des connaissances apprises dans les cours d’arts favorisent l’intérêt et la participation des élèves en classe. « Plusieurs jeunes ont témoigné ne pas avoir décroché de l’école grâce au cours de musique. » L’art, qui encourage l’authenticité et où la différence est une force, permet de s’exprimer dans une atmosphère inclusive. Les élèves apprennent à nuancer leurs propos et à exprimer de façon non verbale leurs pensées (Rena Upitis, 2011). Toutefois, pratiquer un art, c’est aussi s’exposer au grand public et au jugement des autres. Lors de concerts et spectacles, les élèves apprennent à recevoir et à s’exposer à la critique, ce qui est un aspect important de la socialisation (Comment l’art peut-il aider les élèves en difficulté ?, Clémentine Courouble, 2015). Cette « ouverture aux différences » et l’appel à la tolérance sont d’ailleurs complémentaires à certains comportements encouragés par les pratiques artistiques : il a été démontré auprès de jeunes enfants que les arts favorisent l’entraide, le partage et l’empathie (Lucie Barriault, Les multiples bénéfices des arts chez les enfants, 2016).
Le développement personnel
« Créer une pièce d’art est une expérience hautement personnelle, car les étudiants puisent dans leurs propres ressources pour produire un résultat » (Centre d’étude et de développement pédagogique). En effet, elle incite les jeunes à expérimenter des sensations et des sentiments influencés par leur passé, leur vision du beau et leurs envies : « L’art donne une possibilité de se connaître et de se reconnaître » (Clémentine Courouble, 2015). Les pratiques artistiques encouragent aussi la réflexion sur ce qu’est la perfection. Faire preuve de souplesse et de jugement devient une nouvelle façon d’atteindre ses objectifs (Rena Upitis, 2011). « Il suffit de tenir un pinceau pour comprendre que dans le monde artistique, il y a un écart entre ce que l’on souhaite accomplir… et le résultat. Une expérience formatrice », lit-on dans un article d’Isabelle Audet (La Presse, 2018). Qu’est-ce que la perfection ? Qu’est-ce que la beauté ? « La » réponse n’existe pas. C’est dans le même ordre d’idées que les arts contribuent à la construction d’un regard sur soi et sur ce qui nous entoure : « Lorsqu’un élève est actif, il travaille son regard, il s’épanouit » (Clémentine Courouble, 2015). Les arts favorisent aussi l’estime de soi ainsi que la confiance en soi. Il arrive qu’un élève trouve sa valorisation dans les arts, alors qu’il éprouve des difficultés dans les autres matières de base (Camille Laventure, Radio-Canada, 2018). La pratique des arts de la scène, par exemple, encourage l’expression en public. C’est dans de telles expériences que l’élève apprend à contrôler ses émotions, à se faire confiance et à reconnaître ses bons comme ses moins bons coups grâce à la rétrospection.
En somme, les arts sont importants dans les programmes éducatifs. Il est question de complémentarité entre les matières de base. Les arts apportent, par leur sensibilité, la possibilité d’exprimer ce que les mots ne peuvent décrire.
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