Le Concours musical International de Montréal Édition violon 2019 a lancé sa série de concerts et événements à la salle Bourgie le lundi 27 mai, en présentant pour la première fois le volet Mini Violini. En cette occasion, hier soir à 19h30 avait lieu le concert Mini Récital durant lequel 5 lauréats de concours juniors internationaux âgés de 10 à 14 ans ont livré des performances prodigieuses. À la fin de la soirée animée par Mario Paquet et les commentaires des juges du CMIM, le public a été invité à voter en ligne pour leur performance coup de coeur.
Photo: CMIM 2019
Le concert a commencé en grand avec Natsuho Murata (Japon) âgée de 11 ans. La violoniste a d’abord interprété Introduction et rondo capriccioso de Saint-Saëns dont le début très lyrique a mis en valeur son vibrato ainsi que la maturité impressionnante de son jeu. Ensuite, elle a interprété Scherzo-Tarantelle de Wieniawski et s’est montrée en parfait contrôle dès le début, très rapide. Je retiens de la jeune virtuose son intelligence musicale: À travers son contrôle technique remarquable, les nuances et les articulations gardent tout leur sens. De plus, à seulement 11 ans, on distingue une touche personnelle dans la façon dont elle dépose délicatement ses phrasés. Le juge Barry Shiffman mentionne à ce propos: «Une voix intérieure guide ton jeu, continue de l’écouter. »
Ensuite, Shihan Wang (Chine) âgé de 14 ans a interprété le Thème original varié de Wieniawski. Les variations présentent une technique de jeu complexe par les harmoniques, les doubles cordes et les pizzicatos que l’interprète a contrôlé avec un plaisir apparent. En effet, très expressif, il nous transmet son plaisir d’interprétation ainsi que sa sensibilité alors qu’il a poursuivi en jouant Cantabile op.15 de Paganini. Si faire ressortir un contraste plus prononcé entre les 2 styles de répertoire serait la prochaine étape pour le jeune virtuose, je retiens sa passion du jeu au-delà de l’envergure de son talent: «Never lose it, that’s what makes you different from another», a commenté le juge Zarin Mehta.
Ce fut alors au tour du Canadien Emrik Revermann âgé de 10 ans de performer. Son choix de répertoire aux airs accrocheurs a su exposer son caractère d’interprète. En effet, il a commencé avec le 4e mouvement de la Sonate de Franck en la majeur et a livré l’intensité et l’émotivité de ce répertoire des plus connus. Physiquement et musicalement, le violoniste était impliqué dans ses échanges avec la pianiste Suzanne Blondin. Emrik a ensuite interprété avec beaucoup de personnalité Zigeunerwisen de Sarasate. Si la question de dosage dans l’interprétation personnelle a été abordée par les juges, je retiens l’audace et le caractère de cet artiste qui fait incontestablement de la scène son terrain de jeu.
Au retour de l’entracte, Samuel Tan (Singapour) âgé de 14 ans a présenté de grandes pièces de résistances de par leur niveau technique et leur présence dans de grands concours. L’interprète d’abord interprété la Fugue de la Sonate n.1 en sol mineur pour violon seul de Bach. Malgré que sa corde de sol se soit désaccordée en cours de route, ce fut une exécution solide et juste. En jouant ensuite Carmen Fantasie de Waxman, Samuel révélé un jeu énergique. Le contrôle technique exemplaire du jeune virtuose a par moment pris le dessus sur la musicalité, les oeuvres étant très complexes au niveau de l’interprétation: «Il est important de ne pas oublier d’avoir du plaisir malgré la difficulté du répertoire», ont souligné les juges.
Pour finir la soirée, Hannah Tam âgée (Hong Kong) de 14 ans a offert une performance pour citer les juges, «digne d’une grande artiste». Autant de par sa prestance que de par son contrôle technique irréprochable et sa sensibilité d’exécution. Elle a commencé en grand en interprétant avec intensité et solidité la Sonate en ré mineur «Ballade» pour violon seul d’Ysaÿe. Ce compositeur qui se rapproche de l’impressionnisme emploie entre autres les gammes par ton et crée des dissonances qui rendent le langage musical plus complexe à l’oreille, ce qui n’a pas empêché la jeune virtuose de toucher le public. En interprétant ensuite Carmen, Fantaisie brillante, op.3, la violoniste a pu affirmer sa maturité musicale qui offre un jeu imagé.
Photo: CMIM 2019
L’événement se conclura ce soir à la Salle Bourgie lors du concert Mini Concerti, durant lequel les jeunes virtuoses interpréteront des concertos ou extraits de concertos avec l’ensemble I Musici de Montréal sous la direction de Cho-Lang Lin, chef invité et juge du CMIM. Le ou la violoniste ayant eu le plus de vote du public remportera la bourse Coup de coeur de public d’une valeur de 10 000$ offert par la fondation de musique Wicha.
Ne manquez pas les prestations musicales des jeunes virtuoses qui seront diffusées en direct à 19h30 au concoursmontreal.ca!
