Critiques CD Review : Walter Kaufmann : Œuvres de chambre

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Walter Kaufmann : Œuvres de chambre

Ensemble ARC

Chandos 20170

Durée : 77 min 37

À l’époque où l’appropriation culturelle n’était pas un affront, les compositeurs d’Europe et des Amériques se sentaient libres d’adapter les gammes, les rythmes et les sonorités de la musique orientale pour créer un mélange séduisant. Walter Kaufmann (1907-1984), originaire de Carlsbad et formé à Berlin, a quitté l’Allemagne nazie en 1934 et s’est installé à Bombay avant de s’installer au Canada (où il a été directeur musical de l’Orchestre symphonique de Winnipeg de 1948 à 1958), puis aux États-Unis (où il a enseigné la musicologie à l’Université de l’Indiana). Cinq œuvres inspirées par l’Orient, mais qui portent des noms occidentaux à connotation neutre, sont ici présentées en première par l’ensemble ARC (« Artistes du Royal Conservatory »), une équipe de professionnels de Toronto et affiliée au Royal Conservatory of Music. Des lignes sinueuses s’entremêlent avec un simple ostinato dans le mouvement lent du Quatuor à cordes n° 11. Il semble que nous entendions un appel à la prière dans le mouvement suivant avant que le finale nous ramène en Occident avec un Allegro barbarico moins agressif que ce à quoi on pourrait s’attendre en lisant cette indication de tempo (elle inclut une référence, nous dit-on, au thème de la radio Air India que Kaufmann a lui-même composé). La violoniste Erica Raum et le pianiste Kevin Ahfat sont des interprètes dévoués de la Sonate pour violon n° 2, dont le début pourrait évoquer l’Extrême-Orient à certains auditeurs. La Sonatine n° 12, arrangée pour clarinette et piano avec une économie de moyens, nous communique des murmures attrayants tandis que le finale du Quatuor à cordes n° 7 alterne de manière intrigante entre des épisodes orientaux à l’unisson et ce qui ressemble à des évocations de la campagne tchèque. Intégré au Septuor pour trois violons, alto, deux violoncelles et piano, d’une durée de près de 15 minutes, un ostinato aux sonorités orientales se fait entendre, propulsé par un crescendo occidental. Cela fait beaucoup d’influences à retracer, peut-on penser, mais en même temps une voix foncièrement indépendante s’en dégage. Celle-ci refuse de s’apparenter à un style. À en juger par la sortie de ce disque, enregistré avec sensibilité par Chandos au Koerner Hall de Toronto, Kaufmann mérite amplement d’autres hommages posthumes. Cet épisode de la série Chandos Music in Exile comprend une note discographique admirablement complète et écrite par le directeur artistique de l’ensemble ARC, Simon Wynberg. AK

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A propos de l'auteur

Arthur Kaptainis has been a classical music critic since 1986. His articles have appeared in Classical Voice North America and La Scena Musicale as well as Musical Toronto. Arthur holds an MA in musicology from the University of Toronto. From 2019-2021, Arthur was co-editor of La Scena Musicale.

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