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« Il a commencé à jouer très jeune », dit-on de beaucoup de lauréats des concours de musique. Bryn Blackwood, 28 ans, a remporté en avril dernier le 42e Concours national de musique Eckhardt-Gramatté à Brandon, au Manitoba. Il a commencé à jouer du piano peu avant d’atteindre ses 16 ans.
« Mon cas est un peu particulier », convient-il depuis sa ville natale de Simcoe, en Ontario. Lassé du trombone dont il jouait à l’école, Blackwood est tombé sur une interprétation du Liebestraum no 3, de Liszt, grâce à YouTube, toute jeune plateforme à l’époque.
« J’ai décidé que je voulais jouer du piano, se souvient-il, même si c’était vraiment trop dur pour moi à ce moment. » C’est ainsi que le vieux piano de la famille a pu reprendre du service.
Il y a eu par la suite des cours avec Virginia Blaha dans la ville voisine de Brantford, et une année supplémentaire d’études secondaires, suivie d’une admission au baccalauréat en musique à la Western University, sous la supervision de James Hibbard. Plus tard, Blackwood a terminé son diplôme de maîtrise en musique à McGill sous la supervision d’Ilya Poletaev.
« C’est à McGill que j’ai vraiment pris mon envol, dit-il. Côtoyer des pairs de haut niveau a été très bénéfique pour moi. » À présent, Blackwood étudie avec Mariette Orlov au doctorat en arts musicaux à l’Université de Toronto.
Très tôt dans sa carrière, Blackwood a été fasciné par la musique du début du 20e siècle. Le concours Eckhardt-Gramatté se concentre strictement sur le répertoire des années 1950 à nos jours et exige que 50 % des œuvres jouées soient canadiennes.
« Un peu en dehors de ma zone de confort, admet-il, mais c’était formidable. » Son portfolio de concours comprend des œuvres de Jean Coulthard, de Jacques Hétu (ses célèbres Variations, op. 8), de George Crumb, de Samuel Barber et de Toru Takemitsu.
L’œuvre imposée de Brian Current était Far Beyond Things Finite. Blackwood a gagné le prix de la meilleure interprétation. Awhirl, une œuvre pour piano et matériel électronique en temps réel du compositeur américain Rand Steiger a sans doute aussi fait forte impression.
Le prix Eckhardt-Gramatté, qui inclut une bourse de 6000 $, un récital au Festival international de musique de Casalmaggiore, en Italie (qui s’est bien passé en juillet dernier) et une tournée de récitals au Canada dès novembre (de Sackville, au Nouveau-Brunswick, à Vancouver), est d’une valeur totale de 15 000 $.
La thèse de doctorat de Blackwood est consacrée au moderniste américain d’origine ukrainienne Leo Ornstein (1895-2002). Ce répertoire épineux est très éloigné de la musique de Muzio Clementi (1752-1832), un compositeur prolifique de sonates classiques avec lequel Blackwood a un lien de parenté du côté de sa mère. Une branche de la famille Clementi s’est en effet installée à Peterborough, en Ontario, au 19e siècle.
« Pour être honnête, concède Blackwood, je n’ai joué qu’une de ses sonates. Si j’avais commencé plus tôt à jouer du piano, j’en aurais sûrement interprété davantage ! »
Traduction par Andréanne Venne
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