Aline Kutan et l’OCM d’Yerevan À Montréal – et au-delà

0

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

Un vendredi, après une journée complète d’enseignement, Aline Kutan confie : « Ce sont des étudiants merveilleux. J’espère qu’ils auront des engagements quand les choses reprendront. »

Comme professeure de voix à la fois à l’École de musique Schulich de McGill et au Conservatoire de musique de Montréal, Kutan ne peut dire qu’elle est sans travail en cette ­période de pandémie. Il y a cependant un ­élément essentiel dans un concert, même en ligne. La soprano a hâte à la soirée D’Erevan à Montréal, un programme à la salle Pierre Mercure avec Boris Brott et l’Orchestre classique de Montréal (OCM) qui sera lancé sur le web le 9 mars.

« C’est un répertoire qui m’est cher », dit la soprano, parlant des chants folkloriques ­arméniens collectés et codifiés par le prêtre et ethnomusicologue Komitas ainsi que des ­extraits d’Anouch, un opéra de 1912 du ­compositeur Armen Tigranian qui est vu comme un trésor national par les Arméniens.

Kutan est assurément un excellent choix comme soliste, non seulement parce que ­l’arménien est sa langue maternelle, mais parce qu’elle a chanté le rôle-titre pour le ­Michigan Opera de Détroit en 2001 (sous la direction du chef Raffi Armenian de Montréal) et l’Opéra d’État d’Erevan en 2008.

« Il y avait de la pression, se rappelle Kutan. Je me retrouvais en Arménie, sur une scène où l’opéra avait été présenté en 1935. »

Anouch raconte l’histoire tragique d’une jeune paysanne qui devient amoureuse d’un berger, bravant l’opposition de son frère. La fuite des amoureux vient aggraver la situation. Le frère tue le berger, ce qui conduit Anouch à la folie.

« Un peu de Tosca mélangé à Lucia », dit Kutan du dénouement. Elle en chantera deux extraits, dont la cruciale scène de folie. Vu ­l’intérêt intrinsèque de la musique et son ­caractère incontournable pour des auditeurs d’origine arménienne, l’OCM s’attend à voir des ventes en ligne bien au-delà de Montréal.

Également au programme figureront les Songs of Contemplation d’Alexander Brott, un cycle de 1945 de quatre poèmes de l’ère ­victorienne composé par le chef fondateur de ce qui était auparavant connu sous le nom d’Orchestre de chambre McGill. L’un des ­morceaux est une berceuse composée pour Boris, le fils d’Alexander.

« Il y a des moments où la musique sonne comme Anouch », a dit Kutan à Boris Brott, qui avait suggéré les Songs of Contemplation. « Je lui ai demandé d’écouter des extraits de l’opéra. Nous étions alors sur Zoom. Il a dit : “Ma foi, cela ressemble à de la musique juive !” J’ai ­répliqué : “Eh bien, votre musique sonne comme la nôtre.” »

« Nous avons des histoires similaires. Nous avons été dans les mêmes terres, les mêmes lieux. Nos histoires se ressemblent et notre musique est semblable. Il est parfaitement sensé de les présenter ensemble. »

Le programme inclut deux œuvres instrumentales : Ritual d’Alexander Brott et la suite Mascarade de Khatchatourian. Il n’est pas ­nécessaire d’être Arménien pour s’abonner à ce concert. Ni Juif ! »

Traduction par Alain Cavenne

D’Erevan à Montréal sera présenté en webdiffusion le 9 mars à 19 h 30 et sera offert jusqu’au 23 mars. www.orchestre.ca.

« Nous avons des histoires similaires. Nous avons été dans les mêmes terres, les mêmes lieux. Nos histoires se ressemblent et notre musique est semblable. Il est parfaitement sensé de les présenter ensemble. »

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

Partager:

A propos de l'auteur

Arthur Kaptainis has been a classical music critic since 1986. His articles have appeared in Classical Voice North America and La Scena Musicale as well as Musical Toronto. Arthur holds an MA in musicology from the University of Toronto. From 2019-2021, Arthur was co-editor of La Scena Musicale.

Les commentaires sont fermés.