John Brancy : La vie après le CMIM

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En 2018, le baryton américain John Brancy a impressionné tout le monde au CMIM après avoir remporté le premier prix de la division mélodie et s’être qualifié pour la finale de la division aria, un exploit comparable à celui d’un marathonien qui court aussi le 100 mètres.

Néanmoins, son marathon vocal était à peine entamé. Depuis, le baryton à la voix de velours a fait ses débuts avec plusieurs compagnies d’opéra importantes. À l’Oper Frankfurt en 2018, il a chanté Peter dans Lost Highway d’Olga Neuwirth, d’après le film de David Lynch. Puis, au début de 2020, au Pacific Opera de Victoria, il était le steward dans la première canadienne de Flight de Jonathan Dove. L’année 2019 l’a mené à l’Opéra de San Francisco dans le rôle de Donald dans Billy Budd et il y est retourné fin 2021 dans le rôle de Guglielmo dans Così fan tutte. Il a de nouveau chanté ce rôle en février dernier, rejoignant au dernier moment la production de l’Opéra de San Diego. En 2020, Brancy a même reçu le Grammy du meilleur enregistrement d’opéra pour le rôle-titre de l’album du Boston Modern Orchestra Project de The Fantastic Mr. Fox de Tobias Picker.

Un des moments forts de ses quatre dernières années fut de se produire avec l’Opéra de San Francisco. « C’est l’une des meilleures maisons d’opéra au monde et cela m’a également permis de me produire aux côtés de légendes comme Ferruccio Furlanetto, dont j’ai tant appris. » Il est également optimiste quant à certains projets. « L’année prochaine, je participerai à une première mondiale d’opéra d’un compositeur britannique bien connu. Les nouvelles œuvres m’enthousiasment, c’est une telle bénédiction d’être l’un des chanteurs choisis pour donner vie à une nouveauté. » Il note que le moment est important pour le nouvel opéra étant donné que la pandémie a accéléré une ¬tendance déjà ¬existante vers la convergence du cinéma et de l’opéra. « Les spectateurs regretteront ¬probablement l’effervescence d’un spectacle en personne et la possibilité d’entendre l’acoustique des chanteurs dans l’espace, mais d’un autre côté, le potentiel de rejoindre des publics du monde entier et la manière dont les technologies influeront sur cette forme d’art sont très intrigants. »

À propos de nouvel opéra, Brancy sera de retour à Montréal en novembre prochain pour la première mondiale, deux fois retardée par la Covid, de La beauté du monde de Julien Bilodeau et Michel Marc Bouchard à l’Opéra de Montréal. L’opéra raconte les efforts héroïques déployés pour protéger certaines des plus grandes œuvres d’art du monde pendant la Seconde Guerre mondiale. « Mon personnage, Franz Wolff-Metternich, travaillait des deux côtés pour que les œuvres d’art ne ¬tombent pas entre les mains des nazis… »

Conseils pour les concurrents du CMIM 2022

Brancy souhaite adresser un message à la mezzo Deepa Johnny : « Tout d’abord, ¬félicitations pour avoir été la seule à être sélectionnée pour participer à la fois aux catégories mélodie et aria, et ensuite, bonne chance ! » Il ajoute en plaisantant que le CMIM devrait créer un prix spécial pour les chanteurs qui atteignent les finales des deux catégories : le prix « John Brancy ».

Il compare le concours à un marathon et demi de chant. « Pour les autres concurrents, je dirais également que le rythme est primordial. S’il vous plaît, ne faites pas la fête avant la fin. Dormez beaucoup et hydratez-vous bien. » Il ajoute : « Qu’il s’agisse d’opéra ou de mélodie, ne négligez pas l’importance du texte. Si vous n’avez pas une compréhension approfondie de celui-ci et une idée claire du jeu dramatique que vous comptez donner, vous serez en déficit. »

www.johnbrancy.com
www.operademontreal.com

CMIM 2018… Où en sont-ils maintenant ?

par Gianmarco Segato

Emily D’Angelo. La mezzo-soprano canadienne, qui a remporté au CMIM de 2018 le 2e prix en catégorie Aria, est aujourd’hui devenue une chanteuse d’opéra établie. Seulement quelques mois après ce 2e prix, elle a raflé quatre prix majeurs au prestigieux concours Operalia à Lisbonne. Sa carrière a pris son essor et elle a depuis tenu des ­premiers rôles comme Idamante dans Idomeneo de Mozart à l’Opéra d’État de Bavière, Sesto dans La clemenza di Tito au Royal Opera House de Londres et le Prince Charmant dans la présentation des fêtes de Cendrillon de Massenet au Metropolitan Opera (tous en 2021). En octobre, elle a fait paraître enargeia, son premier enregistrement sur Deutsche Grammophon.

Mario Bahg. Le ténor sud-coréen a remporté le 1er prix en catégorie Aria au CMIM de 2018. En 2019, il fut ténor soliste dans le Requiem de Verdi avec l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Kent Nagano. Il est présentement membre du programme Lindemann Young Artist Development du Metropolitan Opera, l’un des ­programmes de formation en opéra les plus prestigieux dans le monde. Bahg a chanté le rôle-titre dans le Faust de Gounod à Oper Köln, un rôle qu’il a repris au Teatro Nacional de São Carlos de Lisbonne en mai.

Julien Van Mellaerts. Le baryton d’origine britannique et néo-zélandaise a gagné le 2e prix en catégorie Mélodie au CMIM en 2018. Depuis, il a représenté la Nouvelle-Zélande au concours Cardiff Singer of the World en 2019. Son premier album, Songs of Travel and Home, est paru chez Champs Hill Records en 2021. Van Mellaerts enseigne la chanson anglaise au Royal College of Music de Londres depuis 2021. À l’opéra, il a notamment incarné le comte Almaviva dans Le nozze di Figaro à l’Opera Holland Park de Londres (2021) et Silvio dans I pagliacci à l’Opéra d’Israël (2022).

Traduction par Mélissa Brien

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