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Après avoir survécu à la pandémie, le festival Stella Musica, qui a pour vocation de mettre en avant les femmes dans la musique, accueillera sa septième édition en personne à l’Expérience KIN le 3 juin et au Théâtre Gesù le 8 juin.
En 2015, la directrice artistique Katarzyna Musiał, a fondé Stella Musica en raison du manque d’attention portée aux musiciennes. « J’avais pour objectif de présenter des femmes artistes et de leur donner une plateforme pour mettre en avant leur talent, car un tel festival n’existait pas à Montréal », explique Musiał. « Chaque année, cela semble s’améliorer, [mais]il y a toujours un faible pourcentage de compositrices qui sont présentées [sur la scène de la musique classique]. »
Five musicians (promotional image from the Stella Musica website)
Bien que cet événement n’existe que depuis quelques années, son accent sur les réalisations musicales des femmes avait attiré de nombreux adeptes, alors lorsque le COVID a annulé le festival en 2020, la scène musicale classique montréalaise l’a mal pris. Musiał ne s’est pas laissé décourager et a ramené le festival de 2021 dans un format hybride pour contourner les limites de capacité de la ville.
Bien qu’elle soit heureuse de ramener le festival cette année dans son format habituel, elle a eu du mal à convaincre les gens d’assister aux concerts. « Certains ont encore peur de venir », dit-elle. « Nous devons à nouveau réchauffer le public ».
Pour réintroduire le public dans l’assistance en direct, Stella Musica organisera un concert « intime » le 3 juin. La taille réduite de la salle de l’Expérience KIN rapprochera physiquement les auditeurs des interprètes, permettant une expérience plus décontractée et plus accessible, selon Musiał.
A string-xylophone ensemble (promotional image from the Stella Musica website)
« Lorsque vous avez un concert dans une salle, vous terminez, vous rentrez chez vous », dit-elle. « Ma propre expérience était que les gens étaient toujours très friands d’un concert plus petit. J’ai commencé à apprendre que peut-être ils ont besoin [de se sentir]plus proches. »
Cette intimité a également pour but de faire découvrir la musique classique aux jeunes générations qui n’assistent habituellement pas aux concerts. Le spectacle « Nuit Blanche » du Duo Fortin-Poirier, par exemple, sera centré sur le thème universellement accessible de « la nuit ». Des œuvres écrites par des compositeurs décédés comme Ravel et Gluck seront jouées aux côtés d’œuvres de compositeurs vivants (Maggie Ayotte, Alfonso Peduto) pour une expérience plus contemporaine.
L’Ukraine sera également à l’honneur : la mezzo-soprano ukrainienne Martina Myskohlid et la pianiste Rebecca Klassen-Wiebe interpréteront des œuvres de compositeurs ukrainiens en solidarité avec le pays en guerre. La table ronde organisée par le festival le même soir portera également sur l’accès des réfugiés à la musique, avec Boran Zaza, Fakhria Reazie et Anna Tatsenko comme hôtes.
The three members of the Stella Musica Festival round table (image courtesy of the Stella Musica Facebook page)
En réponse à ces lourdes questions sociales, le grand concert du 8 juin offrira un final plus réjouissant tout en continuant à mettre l’accent sur la diversité artistique. La première vedette de la soirée sera l’artiste inuite Nina Segalowitz, dont le chant guttural sera accompagné de tambours.
« Je suis fascinée par la culture [inuite]et je pense qu’il est important, pour des raisons historiques, qu’ils soient présents », explique Mme Musiał.
Le duo Stick&Bow suivra avec sa combinaison unique de violoncelle et de marimba, et l’ensemble Li Kouri – composé d’un accordéoniste, d’un clarinettiste et d’un violoniste – interprétera son nouvel album pour mettre en valeur l’ingéniosité créative des compositrices.
Vidéo promotionnel provenant de la page Facebook du festival Stella Musica
Musiał elle-même jouera trois œuvres de la compositrice ukrainienne Valentina Yanovna Zhubinskaya, après quoi elle quittera son piano pour clôturer le festival par une danse flamenco, accompagnée du percussionniste Hanser Santos et du guitariste Hugo Larenas.
« On ne s’attend pas à ce qu’une pianiste classique se lève et danse », dit-elle. « Je pense que c’est ce qui rend ce festival spécial et différent des autres événements à Montréal ».
Festival Stella Musica
3 juin, Kin Expérience (397A, rue Sainte-Catherine Ouest)
8 juin, Théâtre Le Gesú (1200, rue de Bleury)
www.stellamusica.org
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