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Montréal
Salle Bourgie
La salle Bourgie semble avoir réduit sa programmation de musique ancienne par rapport aux dernières années, mais on y trouve toujours d’excellents concerts présentés par l’orchestre baroque Arion et l’ensemble des Idées heureuses. Fait à noter, la plupart de ces concerts étant hors séries, ils ne figurent pas dans la brochure annonçant la saison annuelle de la salle.
Chouchane Siranossian
Les 15 et 16 novembre, Arion a invité en première montréalaise la flamboyante violoniste arménienne Chouchane Siranossian. Au programme, une symphonie de jeunesse de Mozart, la célèbre symphonie « les Adieux » de Haydn et une rareté alléchante, le 7e concerto pour violon d’Andreas Romberg. Siranossian sera ici la meilleure des guides, ayant déjà fait connaître trois autres concertos inédits de ce compositeur sur étiquette Alpha. www.arionbaroque.com
Les Idées heureuses
Du côté des Idées heureuses, on se réjouit de revoir l’infatigable Hervé Niquet invité pour un événement carte blanche (25 novembre). Le travail considérable accompli comme chef ne l’a pas empêché de développer des talents de comédien : il incarnera le compositeur Michel Richard Delalande, qu’on verra occupé à peaufiner chez lui les musiques destinées aux soupers publics du roi Louis XIV. Pour ce spectacle théâtral, agrémenté d’extraits de correspondances et de chansons à boire, les Idées heureuses seront en grande formation : dix-sept musiciens français et québécois. www.ideesheureuses.com
Clavecin : le retour des lauréats
Au 10e Concours international de clavecin Jurow qui s’est tenu à Montréal en juillet 2024, le jury avait exceptionnellement accordé deux premiers prix ex aequo, récompensant de jeunes musiciens aux tempéraments presque opposés. Sous l’égide de Clavecin en concert, les voilà invités chacun à se produire en récital à l’église Saint-Viateur d’Outremont : le 21 septembre, on retrouvera la théâtrale et imaginative Olga Davnis, venue de Russie, et le 12 octobre, ce sera au tour de l’Allemand Joel Keller, au jeu ferme et éloquent. www.clavecinenconcert.com
Festival Bach
Joseph Ripka
Comme chaque année, les claviers sont à l’honneur au Festival Bach. Deux récitals d’orgue seront présentés à l’oratoire Saint-Joseph, à coût modique et sur grand écran : l’Américain Joseph Ripka, lauréat de plusieurs concours, propose un Bach très virtuose à l’italienne (16 novembre), tandis que l’organiste parisien Didier Matry explore un autre visage du cantor, davantage marqué par l’esprit français (23 novembre). Pour illustrer à son tour la diversité des sources d’inspiration de Bach, Luc Beauséjour a voulu réunir, à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, cinq clavecins du facteur Yves Beaupré, aux sonorités bien différentes, dans un récital entièrement consacré à de la musique allemande (3 décembre).
Théotime Langlois de Swarte
Le clou du Festival sera sans doute la célébration du 300e anniversaire des Quatre Saisons de Vivaldi, publiées en 1725. Pour une deuxième visite à Montréal, on retrouvera Théotime Langlois de Swarte, jeune violoniste français bien familier de cette œuvre qu’il vient tout juste d’enregistrer. Il sera accompagné par l’orchestre des Arts florissants, quatorze musiciens pour l’occasion (25 novembre). Bien que les Saisons soient souvent données en formation de chambre, Théotime Langlois préfère en effet un effectif plus grand, de façon à faire ressortir davantage les fortissimos et les pianissimos qui contribuent beaucoup à la théâtralité de l’œuvre. www.festivalbachmontreal.com
Musique de chambre
Vincent Lauzer. Photo : Beatrice Cadrin
Dans un registre plus intime, on ne voudra pas manquer le récital du fabuleux luthiste Thomas Dunford, qui présentera un répertoire allant de la Renaissance à l’époque moderne (Festival Bach, 23 novembre). Geneviève Soly amorce pour sa part une intégrale de la musique de Bach pour clavecin obligé et divers instruments en trois concerts à la salle Bourgie (premier concert le 21 novembre), tandis que le flûtiste Vincent Lauzer et la claveciniste Dorothéa Ventura ont entrepris d’élargir encore ce répertoire en arrangeant plusieurs œuvres du cantor pour leurs instruments, une pratique courante à l’époque baroque (Conservatoire de musique, 1er octobre). Signalons aussi la présence à Montréal d’un jeune ensemble, le Consort Laurentien, qui en est à sa deuxième saison. Le Consort occupe une place unique en se consacrant au répertoire baroque pour cordes, cuivres et continuo. Dès le 13 septembre, un premier concert en la très belle église Saint-Stanislas-de-Kostka réunira trois trombones, cornet, violon et clavecin pour de fastueuses musiques de l’école nordique. De Hambourg à Gdańsk, le voyage s’annonce inusité ! www.consortlaurentien.com
Toronto
Tafelmusik
Tafelmusik. Photo : Dahlia Katz
La nouvelle saison de Tafelmusik s’annonce encore une fois prometteuse. Deux vedettes des cordes à l’ancienne ont été invitées : en septembre, Rachel Podger dirigera du violon une des dernières symphonies de Mozart, la 40e, suivie de la 5e Symphonie de Schubert. Le mois suivant, Lina Tur Bonet, dont l’énergie avait séduit le public l’an dernier, revient pour un riche programme où figurent entre autres le concerto de Vivaldi surnommé « Grosso mogul », réputé pour ses longues cadences touchant au suraigu, la Follia de Geminiani et la grande Simphonie à 8 concertanti de Zelenka. Le chœur et l’orchestre Tafelmusik uniront leur force en novembre pour présenter deux Dixit Dominus : celui de Haendel, bien connu pour sa virtuosité chorale stupéfiante, et celui d’Antonio Lotti, source probable d’inspiration de Haendel. www.tafelmusik.org
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