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Le compositeur grec Nikos Skalkottas est décédé des suites d’une hernie perforante en 1949, peu après la naissance de son deuxième fils. Il avait 45 ans et était encore totalement inconnu. Sa santé avait été durement affaiblie par un internement dans un camp pendant l’occupation allemande.
Doué d’un esprit assoiffé, Skalkottas s’était inscrit dans la classe d’Arnold Schoenberg à Berlin de 1927 à 1932, apprenant l’ultramoderne sérialisme en composition, y intégrant son penchant naturel pour les mélodies méditerranéennes. La présente collection d’œuvres pour piano de l’érudite grecque Lorenda Ramou contient trois premières mondiales, toutes d’un intérêt considérable.
Dans la Suite grecque de 1924, Ramou arrive à évoquer au piano le son du bouzouki : de petits mouvements retentissants qui auraient été dans leur élément sur le lieu de tournage du film Zorba le Grec. Une deuxième Suite de la même année présente des rythmes de jazz rappelant Les Six de Paris. Quand Skalkottas entre dans le sérialisme, c’est avec une douce légèreté, les doigts voletant sur les touches noires, des ondelettes vaporeuses embrassant les rivages de l’île. J’affectionne particulièrement la suite de 1941 où, alors que le monde s’écroule autour de lui, Skalkottas conçoit des polkas et des tangos dans une partition stricte de douze notes, exubérant d’espoir et d’enjouement. Si vous aimez la musique pour piano du XXe siècle, cela devrait figurer en tête de votre liste de souhaits.
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