This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
-
Willowhayne Records4
Si l’on vous demande un jour à l’aéroport d’Heathrow de prouver votre nationalité en citant une œuvre de musique anglaise, cet album vous viendra en aide. Gardant pour la fin le titre saisissant, ce programme pour trio à cordes contient un compte rendu époustouflant du Prélude et fugue de Gerald Finzi (1901-56), une complainte d’avant-guerre pour son professeur décédé. Juif londonien qui composait comme un vicaire de campagne, Finzi est difficile à cerner, mais cette œuvre est l’un de ses moments les plus vrais et l’une de ses plus parfaites inspirations.
Hugh Wood (né en 1932) peut ressembler à un professeur distrait, mais son opus 61, intitulé Ithaka, présente un concept convaincant du voyage de retour d’Ulysse et, malgré sa tranquillité, il dégage une réelle intensité dramatique. Ernest John Moeran (1894-1950) était plus irlandais qu’anglais ; son professeur Charles Stanford était dans, ou sur, le même bateau. Le trio à cordes de Moeran, composé en 1931, a un ton nettement émeraude, et ce n’est pas plus mal. Il est plus vivant et plus gai que la plupart des œuvres de ce compositeur.
La palme d’or ici revient à The King’s Alchemist (2013) de Sally Beamish, une évocation de James IV qui a conduit les Écossais à une terrible défaite à Culloden et fut le dernier roi britannique à mourir au combat. Beamish perçoit James comme un homme cultivé, méritant une épitaphe musicale. Son hommage est à la fois pertinent dans ses relents de cornemuse et séduisant dans son élan lyrique. Jonathan Martindale, Lucy Nolan et Peggy Nolan jouent avec un équilibre étonnant qui me coupe parfois le souffle. Pourquoi ne pas diffuser cette musique sur les haut-parleurs des aéroports ?
NL
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)