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Signum Classics4
Classé deuxième au Concours Tchaïkovski de Moscou en 1982 (où aucun premier prix n’a été décerné), Donohoe a développé une affinité pour les Russes de tous les styles et de toutes les époques. Le compositeur Sergeï Taneïev, souvent considéré comme l’élève préféré de Tchaïkovski, est rarement crédité pour sa voix propre. Son quintette, daté de 1911, est ancré dans Schumann et Brahms, avec un mouvement funèbre de Tchaïkovski et une certaine fantaisie parisienne. C’est assurément le sommet de son œuvre.
Entre les mains de Peter Donohoe et du Quatuor Sacconi, elle apparaît comme un soupir pour une époque moribonde de musique maison amateur, à la fois nostalgique, civilisée, émouvante et individuelle − un chef-d’œuvre en miniature d’un compositeur précisionniste qui n’a trouvé ni l’amour ni la reconnaissance de masse dans sa vie en vase clos. Taneïev mourut quatre ans plus tard, après avoir attrapé une pneumonie lors des funérailles grandioses d’Alexandre Scriabine.
Le quintette de Schumann de 1844, archétype du genre, fait l’objet d’une présentation pensive, ses couches lyriques étant étayées par des bruissements d’inquiétude et de doute. Robert Schumann l’a écrit à l’occasion d’une tournée en Russie avec sa nouvelle épouse, Clara. Ce que Donohoe met en évidence, c’est son rôle central dans la perception russe du rôle de la musique de chambre dans une société en mutation. Au-delà de la beauté pure, il est difficile d’imaginer une conception plus réfléchie pour un nouvel enregistrement, publié à la toute fin de l’ère de l’enregistrement commercial.
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