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Delphian CD4
Le regretté Michael Kennedy, critique musical de longue date au Telegraph, m’a dit une fois qu’il avait perdu de l’intérêt pour la nouvelle musique, à la fin de la soixantaine. Michael avait connu Ralph Vaughan Williams et Benjamin Britten; il trouvait que leurs successeurs n’étaient pas à la hauteur. Nous avons eu des discussions sur les mérites de Birtwistle et de Turnage mais ses oreilles n’étaient pas en faveur de la musique d’avant-garde et je respectais sa franchise d’au moins l’admettre.
Moi-même, à peu près au même âge, je suis toujours doublement curieux: impatient de voir ce que de vieilles mains peuvent produire et désireux d’entendre de nouvelles sonorités qui viennent jusqu’à moi. Rien ne m’exalte plus que de trouver un compositeur que je puisse aimer, aussi rare soit-il parmi les tendances actuelles des opéras d’aliénation et de la diversité des œuvres qui cochent toutes les cases. Je suis donc particulièrement heureux de vous rapporter qu’une heure passée avec John McLeod procure de riches récompenses, à la fois parce qu’il donne satisfaction à nos oreilles et parce qu’il affirme un fort sentiment de continuité musicale, typique du nord de la frontière.
McLeod, âgé de 84 ans, est dans le circuit depuis aussi longtemps que je me souvienne. Dans son oeuvre qui donne son titre à celui de l’album, il nous conduit doucement hors des ténèbres vers la lumière. Un concerto pour percussions, écrit à l’intention de Evelyn Glennie, ouvre des possibilités inattendues, comme le fait de goûter à des copeaux de chocolat noir sur un plat de viande copieux.
La pièce la plus fascinante est celle qui intitule “The Shostakovich Connection”, s’inspirant, d’après moi, des grandes premières du compositeur russe au Festival d’Édimbourg dans les années 1960, et notamment du 12e quatuor à cordes. Celui-ci se mêle beaucoup à cette œuvre, où l’on entend également des échos de la cinquième symphonie.
L’ensemble de “Danses hébrides” est plus imaginatif qu’il n’y paraît par son titre. Des indices subtils de bobines ouvertes s’intègrent très bien dans une pièce qui recèle de trésors. Le Royal Scottish National Symphony Orchestra livre une prestation toute en piquant. Accordez-vous ce petit plaisir.
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