Brahms : Sonates pour clarinette (BIS), musique française pour clarinette (Delphian)

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Delphian, BIS
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Janvier est le mois où nous arrêtons tous de boire, devenons végétaliens, retournons au bureau et écoutons de la musique pour clarinette. C’est en tout cas la conclusion que l’on peut tirer des CD qui sont passés par ma porte.

New Releases for July 2018 Trois sonates de Brahms ? J’en connaissais deux, mais Michael Collins a adapté la sonate pour violon de 1886 en une pièce pour clarinette et, sans surprise, cela ne fonctionne pas. Collins est un superbe joueur qui a l’oreille d’un chef d’orchestre pour les variations et son pianiste, Stephen Hough, a la sensibilité d’un compositeur. Mais Brahms s’y connaissait en violon et il lui manquait quelques années pour tomber amoureux de l’ambitieuse clarinette de Richard Mühlfeld. Dans l’adaptation, les tours les plus mélodieux de Collins sonnent beaucoup trop doux. Mon oreille réclame ce côté violoniste que Brahms a écrit pour Joseph Joachim.

Collins et Hough fournissent un compte rendu agréable de la paire de sonates pour clarinette de 1894, opus 120/1 et 120/2. Agréable, mais pas bouleversant. Pour une raison que je n’ai jamais comprise, ces œuvres de vieillesse répondent mieux à de jeunes doigts animés qu’à 100 ans d’expérience scénique combinée.

Même l’Arthur Honegger, fatigué du monde, sonne comme l’air vif de janvier.

L’étude de Maximiliano Martin sur les Origines et départs français est une tout autre affaire. Clarinette solo espagnol du Scottish Chamber Orchestra, associé ici au pianiste écossais Scott Mitchell, Martin apporte une touche d’ibérisme de Ravel à la sonate pour lit de mort de Camille Saint-Saëns de 1921 et à une œuvre relativement tardive de Francis Poulenc.

Ce soliste se complaît dans les sons qu’il produit, exerçant une emprise de conteur sur l’oreille de l’auditeur. Même l’Arthur Honegger fatigué du monde sonne comme l’air vif de janvier. La cerise hors saison dans la coupe de fruits est une valse élégiaque d’un certain Eddie McGuire, une vue des austères collines écossaises dans l’après-midi qui s’allonge. Vous ne voudrez pas manquer ça.