Ondinnok: Théâtre en quête de guérison

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La compagnie de théâtre des Premières Nations Ondinnok a été la première au Québec à rêver de donner de nouveaux moyens d’expression dramatique à sa communauté. Ondinnok est un mot huron qui désigne un rituel théâtral de guérison qui dévoile le désir secret de l’âme. Né dans l’urgence d’une véritable reconstruction culturelle, le théâtre d’Ondinnok vise à reconquérir un imaginaire, une terre de rêve et à rapatrier une mémoire pour dégager un avenir. Depuis sa première création Le Porteur des peines du monde (1984) et donc au cours de plus de trente années de créations métamorphiques, Ondinnok nous a entrainés dans trois grands cycles de création : le théâtre mythologique, le théâtre de guérison et comment être amérindien au 21e siècle. « L’art est un pivot essentiel de l’accès à la dignité », disait Yves Sioui Durand, membre fondateur de la compagnie.

Vous l’avez compris, le parcours de la compagnie est lié aux bouleversements historiques majeurs qui touchent les autochtones d’Amérique et ses propos, ses esthétiques et ses mises en scène s’inscrivent dans un théâtre contemporain qui vise à déjouer les stéréotypes de l’Indien. La compagnie Ondinnok s’est aussi engagée au développement de la relève artistique autochtone par la mise sur pied d’un programme de formation donnée à l’École Nationale (2004 – 2009) et la production d’œuvres écrites et/ou interprétées par des artistes émergents. À partir de 2013, la compagnie se réinvente, en développant d’abord un volet de médiation culturelle avec des organismes de quartier dont la Marie Debout et le Projet Rhizome. Puis, en allant du côté des arts visuels et de la danse.

Forte du succès des deux premières éditions, Ondinnok présentait le Printemps autochtone d’Art 3 dans plus de sept lieux de représentation en 2017. La compagnie Ondinnok s’est donné les moyens de mener plusieurs productions de front et a monté cinq lectures ou productions l’an dernier. À la production jeune public qui affichait complet lors de l’édition 2018 du Festival les petits bonheurs (Mokatek et l’étoile disparue) il faut ajouter l’évènement organisé par la membre fondatrice Catherine Joncas et le diffuseur Tangente, Corps dansant, corps entravé, qui vient d’avoir lieu. La danse a toujours occupé une place privilégiée dans la culture et l’art des peuples autochtones ; c’était un art de cohésion sociale qui présidait aux grands rassemblements, aux cérémonies, aux célébrations. Il apportait force, pouvoir et joie à ses membres. Partout en Amérique, la répression et la colonisation se sont acharnées en premier lieu sur le corps autochtone. Les dommages ont été immenses. Pour activer la mémoire ancestrale, décoloniser le territoire de la grande tortue et favoriser l’expression du corps autochtone qui recommence à se montrer, pour aider à la guérison pour les premières nations et les autres, l’évènement proposait trois jours de réflexion, de discussion, d’ateliers de danse autochtone contemporaine. La performance Oieron:ta –Corps entravé, Corps dansant de la chorégraphe Barbara Kaneratonni Diabo, de Kahnawake, interprétée par Cheryl McDonald de Kanesatake était une réussite. Les spectateurs sont des témoins, la danse un art shamanique qui change le spectateur et le performeur.

www.ondinnok.org

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