Maxime Brillon / Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweat shop portugais: Achievement!

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Dernière semaine de Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais, un texte de l’auteur-acteur Maxime Brillon, présenté dans une mise en scène de Justin Laramée. Sortez vos crampons, bravez les trottoirs glacés de la métropole pour attraper ce spectacle réjouissant. Au Théâtre des Écuries, jusqu’au 16 mars.

La première mouture de Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais, le texte de l’auteur-acteur Maxime Brillon, était une mise en lecture de Justin Laramée, présentée au festival Jamais Lu en 2017. L’été passé, c’est Emanuel Robichaud qui s’attelait à la mise en scène de ce texte intelligent, habile, plein de rythme et indéniablement comique. Pour la création officielle de l’opus attendu, l’auteur-acteur Maxime Brillon a finalement choisi de faire confiance à son premier complice, confiant les brides du spectacle à Justin Laramée. Et c’est un régal.

Sautez dans un futur pas si lointain où la technologie est omniprésente et faites la connaissance de Paulo et de Chris, deux jeunes de quinze ans fous de jeux vidéo. Ils s’expriment dans un franglais inspiré du vocabulaire des gamers et pratiquent le cirque, de temps en temps. Plus loin, deux adolescentes et deux parents très fiers de leur progéniture. L’heure est au transhumanisme, on s’implante des micropuces, on porte des lunettes électroniques qui intègrent la réalité augmentée tout en affichant les différents comptes de réseaux sociaux. Mais Paolo vient de perdre ses repères et il entraine ses amis dans une manière de voyage initiatique, empruntant un camion plein de gadgets électroniques qu’aucun d’eux ne sait conduire…

Maxime Brillon n’est pas un auteur discret, qui se retire en laissant humblement le texte aux soins du metteur en scène. Avec une inventivité à la Stéphane Crète, il s’impose sur scène, plante des ersatz de décors très low -hight tech et sélectionne les protagonistes qu’il désire voir évoluer dans la scène suivante, comme un joueur qui choisit ses avatars, selon leurs pouvoirs. Comme un maitre d’orchestre, il distribue ses ordres, impérativement, avec la certitude d’être obéi promptement. Cette convention est adoptée dès le début du spectacle que la mise en scène de Justin Laramé organise avec l’efficacité d’un fin stratège. Le texte est en effet abondant et touffu, le débit rapide mais les comédiens tiennent la cadence avec le bon tempo; ils sont convaincants et le public suit et n’en perd pas une miette, attendant la prochaine finesse. La découverte de soi, l’identité, les limites de la technologie… Le spectacle ratisse large mais on sort du théâtre le visage fendu en deux, ravi d’avoir entendu cet humour intelligent. En terminant, mention spéciale au travail d’Hubert Leduc, qui évoque parfaitement grâce à ses jeux de lumières laser l’esthétique futuriste de l’univers du jeu vidéo.

Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais. Avec Maxime Brillon et les excellents Marjorie Gauvin, Marie-Ève Groulx, Karlo Vince Marra, Lise Martin, Louis-Olivier Mauffette, Frédéric Paquet et Joakim Robillard.Jusqu’au au 16 mars 2019 http://auxecuries.com

Aussi…Au Théâtre Aux Écuries, les vendredis, c’est le désormais célèbre vendredi dis-ton-prix! Présentez-vous au théâtre entre 18h et 19h30 et déterminer vous-même le prix de votre billet

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