Judy: le féminisme à la porté de tous les cœurs

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Gabrielle Lessard a construit autour du personnage inspirant et coloré de Judy Chicago Judy, un spectacle inventif et total que l’artiste visuelle elle-même approuverait. CTdA, Jusqu’au 17 février https://theatredaujourdhui.qc.ca/

Après le succès de l’ambitieux Lequel est un Basquiat, de Philippe Racine (2022), la dernière création du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui renoue avec les arts visuels et l’art performatif, grâce à Gabrielle Lessard, qui s’est plongée dans la biographie de l’artiste féministe Judy Chicago et son univers. L’autrice et metteuse en scène  s’est inspirée des biographies-manifestes de Judy Chicago. Le texte est d’ailleurs raconté au « je » car, conseillée par Anaïs Nin, celle-ci avait publié sa première autobiographie en 1975, avant que d’autres ne le fassent à sa place. Ces manifestes ont à l’évidence inspiré le texte et la trame de Judy.

Autour de l’artiste elle-même (convaincante Louise Laprade) gravitent six personnages. Le programme les présente comme des personnages influencés par les idées de l’artiste mais ces quatre femmes et ces deux hommes semblent plutôt sortir des ellipses de la vie de la créatrice ou de ses réflexions, mêlant souvenirs de jeunesse et amours passionnées – des des aventures passionnées et résolument formatrices.

Noémie O'Farrell et Victor Andres Trelles Turgeon dans une scène de Judy, un spectacle écrit et mis en scène par Gabrielle Lessard. Crédit photo : Sylvie-Ann Paré.

Noémie O’Farrell et Victor Andres Trelles Turgeon dans une scène de Judy, un spectacle écrit et mis en scène par Gabrielle Lessard. Crédit photo : Sylvie-Ann Paré.

Pour rendre hommage à l’artiste féministe et humaniste Judy Chicago, Gabrielle Lessard a particulièrement soigné l’enveloppe visuelle de sa production. Mention spéciale aux lumières que signe le surdoué (et très occupé) Cédric Delorme-Bouchard, accompagné cette fois de Tiffanie Boffa. Le tandem a parfois placé les projecteurs sous les grilles qui donnent accès à la scène, découpant la lumière comme au pochoir et c’est très réussi.

Les costumes d’Elen Ewing sont charmants et hauts en couleurs, ils aident à différencier les jeunes comédiennes quand elles prennent la parole, dirigeant le ou la spectatrice vers le bon personnage, comme un sémaphore poétique. L’environnement sonore de Frannie Holder est juste, subtil. La scénographie (Étienne René-Contant) s’accorde d’un décor hyper minimaliste efficace, qu’on sent influencé par les principes prêchés par d’ecosceno (l’organisme, qui a travaillé l’an passé avec le CTdA, prône la réduction de l’impact environnemental des spectacles, tout en gardant ouverts certains concepts, pour les décors et les costumes).

Judy rappelle que féminisme et humanisme sont des concepts parents; le spectacle s’adresse au cœur et à la tête. La cohérence de la pièce réside aussi dans la clarté des intentions des interprètes et l’excellente direction de Gabrielle Lessard. J’en aurais pris plus. Judy, au CTdA, Jusqu’au 17 février https://theatredaujourdhui.qc.ca/

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