Une histoire renaît: le Concerto n° 3 pour piano d’André Mathieu’s a 75 ans

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À l’heure actuelle, vous connaissez probablement l’histoire d’André Mathieu (1929-1968). Enfant prodige surnommé le Mozart du Canada, Mathieu a connu une vie tragique et est mort dans l’obscurité. Ce n’est qu’au terme du 20e siècle que beaucoup ont pu entendre sa musique, en partie grâce au travail infatigable du pianiste-compositeur québécois Alain Lefèvre. Maintenant, à temps pour le 75e anniversaire de l’œuvre, Lefèvre publie un nouvel enregistrement du Concerto n° 3 pour piano, aussi connu sous le nom de «Concerto de Québec ».

L’enregistrement du Concerto de Québec de Lefèvre datant de 2003 avec Yoav Talmi et l’Orchestre symphonique de Québec était la seule version connue de l’œuvre jusqu’à ce que Georges Nicholson en découvre un autre en faisant des recherches pour sa biographie André Mathieu parue en 2010. Le concerto romantique était sans doute l’œuvre la plus connue de Mathieu du temps qu’il était vivant. Elle a été popularisée par son utilisation dans le film La Forteresse en 1947, un film de suspense qui se déroule à Québec. C’était le premier film tourné au Québec à être diffusé pour le public anglais, sous le nom de Whispering City, en Amérique.

« Nous avons découvert que Mathieu, à l’époque, a été très dérangé en lisant certaines lettres et les commentaires, explique Lefèvre. Nous n’avons pas compris pourquoi jusqu’à ce que l’on trouve l’enregistrement original. »

Le père de Mathieu, Rodolphe, avait autorisé la compagnie de production du film à embaucher Giuseppe Agostini pour arranger le concerto pour le film. La compagnie a conservé les droits sur la musique et, lorsque Mathieu voulait jouer le concerto, il devait jouer la version arrangée.

« Ils avaient fait un très mauvais travail pour le film et c’est pourquoi MaAndré Mathieu composing at the pianothieu était en colère, explique Lefèvre. La vie entière de Mathieu était dramatique et cette histoire en est l’une des plus dramatiques. Ce troisième Concerto pour piano est l’une de ses compositions les plus réussies, c’est son chef-d’œuvre. »

Pour Lefèvre, la découverte du Concerto pour piano n ° 3 est un triomphe, l’aboutissement de près de 40 ans de travail sur Mathieu. « J’ai commencé avec Mathieu quand j’avais 15 ans et je n’ai pas cessé de travailler, dit-il. Au moment où nous nous parlons aujourd’hui, il y a beaucoup d’enthousiasme au sujet de Mathieu, et pas seulement au Canada. »

La version authentique à deux pianos varie considérablement du Concerto de Québec. « Bien sûr, le deuxième mouvement comprend le thème très populaire, explique Lefèvre, mais nous avons au moins sept minutes d’un solo d’orchestre complètement coupé ainsi qu’un troisième thème, plus extraordinaire que le premier. »

Cependant, le plus gros changement est dans le troisième mouvement. « C’était toujours une lutte pour moi de jouer [en direct]parce que tout était tellement mal écrit. Il n’y avait pas de logique. Maintenant, lorsque vous écoutez le nouvel enregistrement, c’est beaucoup plus compréhensible. »

« C’était une angoisse pour moi parce que j’ai pu jouer le Concerto pour piano n° 4 à l’étranger très souvent, mais le troisième n’était pas jouable. Je savais qu’un orchestre rirait de l’enregistrement, qu’ils auraient plein de questions. C’était mon travail de le rendre jouable. »

L’enregistrement que Nicholson a découvert était pour deux pianos; Mathieu a souvent composé des œuvres pour piano et orchestre comprenant deux partitions de piano. Son père l’accompagnait en concert. Lefèvre a dû trouver un orchestre pour la nouvelle version et a choisi Jacques Marchand, compositeur et chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique régional d’Abitibi-Témiscamingue. Le travail a duré trois ans.

« André Mathieu n’avait aucune connaissance de ce que c’était, être dans un orchestre, c’est un fait, déclare Lefèvre. Il était assez talentueux pour pouvoir imaginer et écrire la deuxième partie de piano, c’était assez. L’orchestration est donc faite par Jacques Marchand, qui a essayé de se placer dans la période et dans la tête de Mathieu. C’était un travail colossal, mais il l’a fait. Je pense que nous sommes devant quelque chose qui est impressionnant. »

Alain Lefèvre, Photo: TSHI

Alain Lefèvre, Photo: TSHI

Malgré tout son travail, il y a toujours eu une série de critiques lancées à Lefèvre pour relancer les travaux de Mathieu. « Le principal problème ici, c’est qu’il est toujours difficile de reconnaître le talent des compositeurs canadiens. Certaines personnes ont dit que la musique de Mathieu était mauvaise. Moi, je dis toujours qu’ils ont tout faux. »

« Je n’essaie jamais de prouver que Mathieu a été le plus grand compositeur de tous les temps. Par contre, j’essaie de dire aux Canadiens que nous avons une histoire de compositeurs canadiens. »

Lefèvre a toujours poursuivi son projet Mathieu en parallèle avec la promotion de la musique de compositeurs vivants, dont François Dompierre et Walter Boudreau. Il affirme que beaucoup de ses admirateurs ont été initiés à la musique contemporaine à travers la musique plus accessible de Mathieu. «Le fait que les thèmes de Mathieu soient si accessibles était un moyen pour moi de prouver que vous pouvez écouter et profiter de la musique canadienne. »

Tout cela fait partie du but de Lefèvre de démocratiser la musique canadienne et d’éduquer les gens sur l’histoire du pays. « Je crois que le facteur Mathieu est important, car il prouve qu’un compositeur canadien peut avoir du succès, explique Lefèvre. Il ne s’agit pas de dire que la musique de Mathieu est la plus grande musique du monde, ce n’est pas ça. C’est que tous les pays du monde sont autorisés à avoir leur propre histoire. »

Traduction par Léa Papineau Robichaud

André Mathieu : Concerto n° 3, enregistré avec le Buffalo Symphony Orchestra sous la direction de JoAnn Falletta, sera lancé cet automne.

  • Alain Lefèvre sera au Centre des arts Juliette-Lassonde le 24 septembre. www.centredesarts.ca
  • Concerto de Québec, Orchestre symphonique de Québec, les 20 et 21 septembre. www.osq.org

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A propos de l'auteur

Kiersten van Vliet was the Web Editor and an Editorial Assistant for La Scena Musicale from 2015–17.

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