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Malgré la pandémie, les musiciens du Nouvel Ensemble Moderne, sous la direction artistique de Normand Forget, poursuivent vaillamment plusieurs projets à la fois. En février, à l’Abbaye d’Oka, ils enregistraient une œuvre de Sandeep Bhagwati pour une vidéo qui sera bientôt en webdiffusion. Ils ont également présenté une prestation en ligne qui rendait hommage aux travailleurs de la santé, parmi lesquels on compte la hautboïste du NEM Julie Sirois-Leclerc, également médecin d’urgence. Le 16 avril prochain, c’est un hommage au compositeur et pédagogue André Prévost qui sera rendu dans un concert en direct à la salle Claude-Champagne et sous la direction de Lorraine Vaillancourt. Au programme, trois générations de compositeurs, dont Joshua Bucchi, compositeur en résidence du NEM, Michel Longtin, qui a été l’élève d’André Prévost à la faculté de musique de l’Université de Montréal, et, bien sûr, André Prévost. De ce compositeur qui nous a quittés il y a 20 ans exactement, le NEM interprétera Menuhin : Présence, en compagnie du violoncelliste et soliste Yegor Dyachkov. « C’est une œuvre très émouvante. Voilà un homme [André Prévost] qui se sait à la fin de sa vie et qui écrit un hommage au violoniste Yehudi Menuhin, rappelle le directeur artistique du NEM, Normand Forget. Je suis content d’offrir cette composition en fermeture de concert pour que le public ait le temps de se recueillir sur la dernière année . La musique d’André, c’était un peu ça : un recueillement sur toute sa vie ».
Pour Normand Forget, le concert du 16 avril est un moment important pour souligner le travail réalisé à la faculté de musique avec de jeunes interprètes, notamment les étudiants de l’Ensemble de musique contemporaine de l’UdeM, qui se joignent au NEM pour le temps d’une pièce ou deux, mais aussi pour souligner le travail accompli avec les compositeurs, toutes générations confondues. « Autant la musique qui nous est proposée souvent nous déstabilise, autant je crois que c’est mon devoir de déstabiliser les compositeurs. Je trouve important de les amener à se questionner sur leur propre pratique », confie Normand Forget. Ce dernier a notamment incité Joshua Bucchi à redevenir interprète pour qu’il ait une expérience différente de la musique et qu’il y jette un regard neuf. Pour Michel Longtin aussi, les choses ont changé. En effet, le NEM jouera une toute nouvelle création de ce compositeur, né en 1946, qui n’avait plus écrit de musique depuis une quinzaine d’années.
Le NEM n’est pas non plus épargné par les changements et les remises de question, surtout dans le contexte actuel. Normand Forget raconte : « Les occasions de jouer de la musique étant moins nombreuses, il faut aller au cœur des choses, beaucoup plus que dans une production où tout roule à 100 miles à l’heure. Là, d’une certaine manière, on a plus de temps, on peut discuter, on peut approfondir. Cela change notre rapport au fait d’être ensemble, de faire des concerts, bref à quelque chose qui nous semblait évident et qui soudainement ne l’est plus. »
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