Frenergy 2019 : Place à de futurs grands musiciens professionnels

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Le 14 novembre dernier, l’Orchestre national des jeunes du Canada (NYOC) et l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne (EUYO), sous la direction de Sascha Goetzel, se produisaient dans le Vieux-Montréal, à la Basilique Notre-Dame, dans le cadre de leur tournée commune « Frenergy 2019 ».

Le concert avait attiré les foules. Jeunes, moins jeunes, parents, enfants… tous les bancs ou presque étaient occupés à pleine capacité. De là où étaient placés les musiciens d’orchestre, la vue devait être impressionnante!

Wagner, Saint-Saëns, Ravel…

Une chose est sure. La prestation de tous ces jeunes talents a été véritablement impressionnante. À les entendre, on aurait cru à un orchestre professionnel. La section des cuivres en particulier, y compris les cors, n’avait rien à envier à l’Orchestre Métropolitain ou à l’Orchestre symphonique. Au contraire. On retiendra notamment leur exécution superbe de l’ouverture de Tannhäuser de Wagner. Il faut dire que l’acoustique de la basilique procurait encore plus de majesté au son de l’orchestre.

L’ouverture de Guillaume Tell de Rossini, programmé au retour de l’entracte, a déclenché des réactions enthousiastes de la part des néophytes qui reconnaissaient très bien l’air de la chevauchée (4e mouvement).

Parmi les autres œuvres au programme, deux pièces concertantes dans lesquelles a excellé le jeune violoniste virtuose Blake Pouliot. Artiste né pour être sur une scène, ce jeune Canadien, âgé seulement de 25 ans, a interprété brillamment l’Introduction et Rondo Capricioso de Saint-Saëns. Il est revenu en deuxième partie pour jouer la partie de soliste de Tzigane, pour violon et orchestre, de Ravel. Outre la maîtrise parfaite de son instrument, M. Pouliot a fait preuve d’une bonne musicalité, prenant soin de marquer des silences, au milieu de phrases musicales virevoltantes, qui ont produit beaucoup d’effet dramatique.

Seul bémol : le choix de programmer la Suite de L’Oiseau de feu de Stravinski, en fin de concert. Cette œuvre, qui comporte pas moins de 10 mouvements contrastants, est exigeante à la fois pour l’orchestre et pour l’auditeur; elle aurait mérité d’être jouée plus tôt au cours de la soirée. À la place de l’ouverture de Guillaume Tell, par exemple.

La tournée « Frenergy 2019 » s’est conclue le 17 novembre au Centre national des arts, à Ottawa. Cette tournée incluait également deux dates à Toronto et à Kingston (12 et 13 novembre). www.nyoc.org

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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