Critique | CellOpéra! (octobre 2022)

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CellOpéra!
Duo Cavatine : Noémie Raymond-Friset, violoncelle; Michel-Alexandre Broekaert, piano.
Étiquette : inconnue (octobre 2022)

Le Duo Cavatine n’a jamais aussi bien porté son nom. Formé de la violoncelliste Noémie Raymond-Friset et du pianiste Michel-Alexandre Broekaert, le groupe fera paraître au mois d’octobre un nouvel album comprenant un florilège d’airs d’opéra dans des arrangements de son propre cru.

Il apparaît tout à fait naturel pour le violoncelle de jouer la ligne d’habitude réservée à la voix humaine, tant la tessiture de l’instrument est similaire. De plus, parmi les effets vocaux recherchés, le vibrato et le glissando peuvent parfaitement s’appliquer aux cordes d’un violoncelle. Après, tout est une question d’interprétation, de lyrisme, mais aussi de choix du corpus. Certains morceaux se prêtent merveilleusement bien à la sonorité des deux instruments. C’est notamment le cas de Summertime de Porgy and Bess et du Duo des fleurs de Lakmé, empreints d’une grande sensualité. D’autres morceaux encore, comme l’air du prince Gremin d’Eugène Onéguine, vont directement puiser dans le timbre profond et généreux du violoncelle. En revanche, dans O mio babbino caro et l’air de la Reine de la Nuit, l’instrument paraît à contre-emploi.

En plus d’arrangements du Duo Cavatine, on retrouve des pièces pour violoncelle et piano déjà bien connues du répertoire : l’incomparable mélodie d’Après un rêve de Gabriel Fauré et les variations de Beethoven d’après un thème de Mozart (Bei Männern, welche Liebe fühlen, de la Flûte enchantée).

On a déjà pu admirer le talent de M. Broekaert en concert. Sur cet album, le pianiste fait encore parler la finesse de son jeu et sa grande musicalité, en particulier dans les premières mesures de Casta Diva. On a là un interprète de premier ordre – et pas simplement un accompagnateur – qui fait ressortir des couleurs d’une rare subtilité.

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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