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À propos du développement des secteurs culturels et artistiques, le nouveau gouvernement caquiste a affirmé son intention de poursuivre les grandes orientations de la politique culturelle annoncées dans le plan (2018-2023) de l’ancien gouvernement libéral en juin dernier, avec une enveloppe financière d’environ 600 millions $. De plus, le nouvel exécutif s’engage à bonifier certaines mesures phares, notamment celles concernant l’éducation à la culture.
La mise en œuvre de la politique culturelle sera assurée par la nouvelle ministre, Nathalie Roy, députée de Montarville depuis 2012. Cette avocate et ancienne journaliste, désignée le 18 octobre dernier ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Langue française, sera épaulée par Manon Gauthier, ex-responsable de la culture à la Ville de Montréal, comme chef de cabinet.
À souligner également la nomination de l’auteur de romans jeunesse, Jean-François Roberge, comme ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. À ce propos, il convient de rappeler que le nouveau premier ministre, François Legault, avait insisté en campagne électorale sur le lien entre l’éducation et la culture. « Pour moi, c’est indissociable, quand on parle d’éducation, on doit aussi parler de culture », a-t-il déclaré à l’occasion de l’annonce de deux importantes mesures visant à « favoriser la lecture et les sorties culturelles à l’école ». Il s’agit de l’octroi d’une somme annuelle de 25 millions pour assurer, gratuitement, au moins deux sorties culturelles par année pour chaque enfant du préscolaire, du primaire et du secondaire. La deuxième mesure concerne l’augmentation de 30 % du budget destiné à l’achat de livres pour les bibliothèques scolaires. Cinq millions supplémentaires seront ainsi alloués annuellement pour pallier le sous-financement des bibliothèques des écoles de la province, mettant ainsi à la disposition de chaque écolier deux livres, à raison de 20 $ par enfant.
Maintenir le cap
Rappelons que la Coalition Avenir Québec s’était engagée à « maintenir le cap sur les orientations et sur les investissements annoncés dans le cadre du dévoilement de la politique culturelle ». C’est ce qu’elle a indiqué dans sa réponse au questionnaire préparé par le Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec dans le cadre des élections provinciales 2018. La CAQ a aussi affirmé sa volonté d’augmenter l’investissement public consacré à l’industrie musicale et à « réviser les deux lois sur le statut de l’artiste, qui datent respectivement de 1987 et 1988, une époque, technologiquement parlant, révolue ». Elle s’est engagée, en outre, à « assurer que le CALQ (Conseil des arts et des lettres du Québec) et la SODEC (Société de développement des entreprises culturelles) disposent des ressources nécessaires pour remplir leur mandat et atteindre leurs objectifs ». À souligner également l’engagement en faveur du soutien du projet DestiNATIONS pour la valorisation et la promotion des cultures autochtones.
Sur le dossier de la langue, la CAQ a annoncé son intention de créer un poste de commissaire à la langue française, nommé aux deux tiers de l’Assemblée nationale, et donc indépendant. « Son mandat sera de faire appliquer la loi 101 et de mener des études relatives à son évolution. » Le parti de François Legault veut aussi « faire de Télé-Québec le vaisseau amiral de la diffusion en ligne de la culture québécoise ».
Sortir de la léthargie
Signalons que la politique culturelle (2018-2023) engage le gouvernement à investir plus de 600 millions pour « faire rayonner la culture québécoise et protéger davantage les artistes ». Selon cette politique, 168,2 millions $ seront dédiés à soutenir les acteurs du milieu culturel dans leur virage numérique. De ce montant, 13,7 millions serviront à augmenter la part de contenu francophone dans les plateformes numériques culturelles. Le plan d’action annonce également un investissement de 50,2 millions $ dans la SODEC dont la loi sera à réviser et un autre investissement de 65,5 millions $ dans le CALQ.
Selon ses concepteurs, cette nouvelle politique culturelle est le fruit de deux années de consultation menées avec les associations représentant les milieux culturels et artistiques et elle met à contribution trente-quatre ministères et organismes gouvernementaux qui se sont engagés à collaborer avec le ministère de la Culture et des Communications ainsi que son réseau de treize sociétés d’État et d’organismes. Ce qui explique la grande importance qu’accordent les acteurs culturels québécois à la poursuite de ce grand chantier de développement.
À cet égard, les professionnels de l’édition, tout en saluant les nouvelles nominations ministérielles à la culture et à l’éducation, ont rappelé les devoirs du nouveau gouvernement notamment pour « renforcer la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, des métiers d’art et de la littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs (S-32.01) afin qu’elle offre une protection semblable à la loi qui régit les artistes de la scène, du disque et du cinéma, en garantissant notamment la négociation d’une entente-cadre entre les écrivains et les éditeurs », pour reprendre les termes d’un communiqué de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois. Pour sa part, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) a exprimé sa volonté « d’appuyer la nouvelle ministre dans des chantiers aussi exigeants que la révision de la loi 51, collaborer étroitement à la révision de la Loi sur le statut de l’artiste et de la loi de la SODEC ». L’ANEL affirme aussi qu’elle contribuera à « toutes les actions qui viseront à sortir le Québec de sa léthargie en matière de littératie ».
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