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Tapestry Opera poursuit ce printemps sa tradition d’amener sur scène de nouvelles œuvres avec la production de The Overcoat: A Musical Tailoring. Basé sur The Overcoat (Le Manteau), pièce à succès de 1998 adaptée du conte classique de Nicolaï Gogol, cet opéra présente une partition de James Rolfe et un livret de Morris Panych.
L’opéra est l’œuvre de Tapestry’s LibLab, un projet qui jumelle les compositeurs de la relève et les plus intéressants des librettistes œuvrant au Canada aujourd’hui. Panych et Rolfe ont été jumelés en 2014. Le dramaturge a alors eu l’idée de remanier son adaptation théâtrale muette de The Overcoat.
Rolfe avait entendu parler de la production de 1998, mais ne l’avait jamais vue, ce qui a été pour lui une bénédiction.
« Je n’avais pas de préconceptions sur ce à quoi devait ressembler l’œuvre, dit-il, en entrevue téléphonique. Nous avons créé quelques scènes qui sont encore dans la version achevée de l’opéra aujourd’hui. »
Saluée comme « un exemple de l’art théâtral accompli », la production de 1998 de Panych se voit convertie en opéra à Toronto ainsi qu’à Vancouver en tant que coproduction du Canadian Stage et du Vancouver Opera.
Conçue initialement comme une « pièce mouvement », chorégraphiée par Wendy Gorling, The Overcoat: A Musical Tailoring est la prochaine incarnation du spectacle.
En plus de Rolfe, le projet réunit les membres de l’équipe de 1998 ainsi que onze chanteurs et un chœur. Selon Rolfe, la représentation a un caractère très dynamique. « Je vois cette pièce comme un opéra dansé. Chose certaine, ça déménage ! »
Connu pour ses œuvres précédentes, intégrant des mouvements vifs (Messiah, d’Against the Grain, The Seven Deadly Sins, de TSO), le baryton Geoffrey Sirrett joue le personnage principal, celui qui revêt le pardessus à l’origine du titre. Sirrett a commencé à s’impliquer dans la pièce The Overcoat durant son troisième atelier à la Tapestry.
« Nous avons commencé à expérimenter avec certains aspects du théâtre gestuel, se souvient-il, durant une pause entre les répétitions. Nous répétons maintenant depuis quelques semaines et ça va très bien. »
« Je joue Akakiy Akakiyevich, un comptable fasciné par les nombres. Il vit dans un monde intériorisé et près de s’écrouler. Il s’achète alors un nouveau manteau pour remplacer son ancien et sa vie change du tout au tout. »
Rolfe décrit The Overcoat comme une pièce très contemporaine dans laquelle ce que l’on croit d’abord destiné à apporter le confort prend vie et devient autonome. « Il s’emporte et il en subit les conséquences », mentionne Rolfe au sujet du personnage principal.
Rolfe sait précisément ce que constitue l’écriture d’un opéra : « L’opéra rend bien les émotions et les sentiments », dit-il. Étant donné que la pièce originale était uniquement gestuelle, le compositeur a eu la liberté de laisser sa partition raconter l’histoire.
La musique détermine le ton et le rythme. Rolfe qualifie sa partition de « motrice » et de rythmiquement déstabilisante. L’histoire se déroule rapidement. Rolfe considère la représentation non seulement comme une expression musicale, mais aussi comme une expression de mouvement.
« Le protagoniste est un peu schnock », ajoute Rolfe. Il était important de l’entourer d’une musique qui lui attirerait l’empathie du public. « Il est un personnage facile à caricaturer, mais je désirais qu’il soit plus vrai. »
Rolfe décrit la musique comme ayant le raffinement de l’opéra avec d’occasionnelles touches « Broadway ». Il y a une citation de Mozart et des traces de pop et de musique de l’Inde orientale.
« Répéter avec les créateurs présents dans la pièce est un luxe. C’est une occasion incroyable, assure Sirrett. C’est tellement instructif. »
Sirret affirme que les créateurs sont très ouverts aux rétroactions. « Nous sommes capables de revoir les choses durant les séances. » Gorling autant que Panych étaient disposés à recommencer du début et à explorer le drame de manière naturaliste.
Selon Sirrett, The Overcoat: A Musical Tailoring fait le pont entre l’opéra et la pièce musicale. « James Rolfe a été une voix si unique. Sa musique est extrêmement parcimonieuse. Il a été capable de résumer des idées musicales en usant du strict nécessaire et rien d’autre. »
Un minimaliste, alors ?
« Sa musique est parfois complexe, mais jamais superflue, précise Sirrett. Elle n’est donc pas nécessairement minimaliste. Mais, c’est sans équivoque “Rolfien”. Il écrit très bien pour la voix. »
The Overcoat: A Musical Tailoring joue au Bluma Appel Theatre à Toronto du 29 mars au 14 avril avant de se transporter à l’ouest pour le festival bisannuel de l’opéra de Vancouver. Les représentations y auront lieu les 28 et 29 avril, puis le 2 mai, du 4 au 6 mai et du 9 au 12 mai.
www.tapestryopera.com
www.vancouveropera.ca
Traduit par Andréanne Venne
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