Violinissimo – Esprit Orchestra vise haut

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À première vue, le principe peut sembler simple : un concert, quatre concertos pour violon. Cependant, le spectateur classique expérimenté comprendra à quel point il s’agit d’une entreprise ambitieuse, et que ce type de programmation est pratiquement inédit. Qui pourrait faire une telle chose ?

Alex Pauk, bien sûr, celui-là même à qui l’on avait dit qu’un orchestre complet consacré à l’interprétation de la musique contemporaine ne survivrait jamais plus d’un an et qui dirige ce même orchestre depuis 40 ans.

Le 27 novembre, Esprit Orchestra présentera le deuxième concert de l’ambitieuse saison de son 40e anniversaire, Violinissimo. Le concert comprendra l’œuvre éponyme de José Evangelista, Figures hâtives de John Rea et la première mondiale de Six Enigmas d’Andrew Staniland. La présentation de ces œuvres s’achèvera par l’interprétation de l’inimitable Concerto for Three Violins and Orchestra d’Alexina Louie, créé en 2017. Ces œuvres impressionnantes seront interprétées par des musiciens tout aussi impressionnants, tous premiers violons de grands orchestres de Toronto : Aaron Schwebel de l’orchestre du Ballet national du Canada, Marie Bérard de l’orchestre de la Canadian Opera Company et Stephen Sitarski, d’Esprit.

Sitarski fait partie d’Esprit depuis les débuts. Il terminait ses études lorsque l’orchestre était à la recherche de musiciens et s’est joint brièvement à l’orchestre durant sa première année. Des décennies (et de nombreux rendez-vous) plus tard, il est revenu à Esprit en 2011 et occupe depuis lors le poste de violon solo. Il est attiré par la musique contemporaine pour la façon dont elle permet aux configurations orchestrales de démontrer leur adaptabilité et d’aborder « la nature chaotique et compliquée de notre monde ». Six Enigmas de Staniland a été écrit pour Sitarski, ce concerto étant le troisième créé pour lui. Après un processus de collaboration intense entre Staniland et Sitarski, la pièce a été achevée cet été. Sitarski fait l’éloge de la composition de Staniland pour la manière dont elle met en valeur la voix soliste du premier et la voix compositionnelle du second. Le duo donnera vie à cette pièce pour la première fois dans la salle de répétition et invitera le public à pénétrer dans son univers sonore le 27 novembre.

Tout comme Sitarski, Marie Bérard, actuellement violon solo de l’orchestre de la Canadian Opera Company, a une longue histoire avec Esprit, qui remonte aux premières années de l’orchestre − en fait, elle était membre de l’Orchestre national des jeunes en 1981, lorsqu’Alex Pauk a fondé le groupe. Elle a fait partie de l’orchestre lors de son premier concert, a occupé le poste de violon solo pendant de nombreuses années et, après une pause, elle est ravie de son retour. « C’est un groupe de personnes formidables, dit-elle. La musique est toujours nouvelle et stimulante pour tout le monde, et l’enthousiasme d’Alex est contagieux. » Mme Bérard interprétera Figures hâtives de John Rea au concert de novembre, une œuvre qu’elle a déjà jouée auparavant. Programmer des œuvres contemporaines plus d’une fois fait partie de la mission d’Esprit, car l’orchestre vise à donner une vie significative aux nouvelles œuvres et à soutenir le développement du langage musical et du style à travers l’évolution d’une pièce. Bérard décrit Figures hâtives comme une « œuvre très bien construite », qui prend constamment de l’élan, soigneusement conçue pour le violon et dotée d’un langage harmonique et mélodique fascinant.

Contrairement à ses collègues, ce sera la première prestation d’Aaron Schwebel avec Esprit. Admirateur de longue date de l’orchestre, Aaron Schwebel confie qu’il est impressionné par le travail d’Esprit depuis de nombreuses années et qu’il a une profonde admiration pour sa programmation ainsi que pour le haut niveau d’engagement de ses membres dans un répertoire difficile, encore et toujours. « C’est un honneur, dit-il, d’avoir été invité à rejoindre Marie et Steve » pour Violinissimo. Schwebel jouera le concerto éponyme de José Evangelista, un concerto en trois mouvements passionnants qui réunit des formes classiques, des instruments historiques et de nouvelles palettes sonores. Acrobatique et athlétique à certains moments et méditative à d’autres, l’œuvre donne une toute nouvelle vie à la forme traditionnelle du concerto. « Elle met vraiment en valeur le violon, comme son nom l’indique », déclare M. Schwebel.

Schwebel, Bérard et Sitarski uniront leurs forces pour le quatrième concerto du programme : le Triple Concerto for Three Violins and Orchestra d’Alexina Louie. Schwebel, qui a l’expérience du répertoire de chambre de Louie, note la façon dont cette pièce combine des éléments solistes et un réel sens de l’ensemble − à la fois entre l’orchestre et les solistes et entre les solistes eux-mêmes. « Nous trouverons notre chemin ensemble, dit-il, car la pièce implique le passage de matériel mélodique et rythmique. »

« Nous devrons tous les trois nous mettre d’accord sur des points de style et de gestuelle », explique Mme Bérard, qui ne semble toutefois pas penser que cela présentera un défi. « J’adore Steve et Aaron », dit-elle. Sitarski cite l’avantage qu’aura le groupe de pouvoir étudier l’enregistrement de 2017 du concerto. « En tant que musiciens, nous obtenons tellement d’information en écoutant », souligne-t-il. Le Triple Concerto est très virtuose et tout à fait unique : « Je ne sais pas s’il existe une autre pièce pareille », déclare M. Bérard.

Quatre œuvres musicales extrêmement complexes et passionnantes, trois solistes incroyables, un chef d’orchestre et un orchestre intrépides uniront leurs forces pour donner vie à Violinissimo. Bien que la musique contemporaine puisse parfois intimider le public, « ce n’est que de la musique, déclare Marie Bérard. C’est notre travail d’attirer le public et, même lorsque le langage n’est pas familier, de communiquer en tant que conteurs. »

« Lorsque nous ouvrons nos oreilles, cela peut être magique », dit-elle.

Esprit − avec Sitarski, Bérard et Schwebel − passera au peigne fin leurs pièces respectives pour trouver « la structure, l’histoire et le geste », faisant ressortir les « personnages » de ces œuvres de Louie, Evangelista, Rea et Staniland au Koerner Hall le 27 novembre.

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