Exposition Réflexions de Marc Bourgeois et Natalija Jeremic

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Marc Bourgeois : Un Univers Poignant et Coloré

Marc Bourgeois est né à Montréal. À défaut d’avoir pu étudier le dessin animé, il choisit les beaux-arts à l’UQAM. La peinture devient alors son médium d’expression. Après l’obtention de son diplôme, l’étudiant se tourne vers la photographie commerciale et réalise quelques campagnes publicitaires. Avec les œuvres produites pour l’exposition Réflexions, il s’intéresse à l’aspect artistique de la photo. « La publicité, dit-il, c’est être au service du message de quelqu’un d’autre. Il faut y aller dans la simplicité. L’art n’a pas la vocation de lancer un message simple, mais d’ouvrir des portes et laisser place à l’interprétation. » C’est ce qu’il s’efforce de faire avec ses œuvres, 100 % numériques, subtil agencement de photographies – ici des portraits – et de surimpressions faites à l’ordinateur. Les explosions de couleurs vives contrastent avec l’intensité des émotions représentées et leur donnent corps, de la colère à l’exaspération en passant par l’indifférence.

« Les couleurs vives amènent quelque chose de plus positif, estompent le côté plus sombre. Je ne me rends pas tout le temps compte de la portée de mon discours dans mes œuvres. On refoule. Il faut dire qu’on ne vit pas dans des sociétés où l’émotivité est encouragée, donc toute cette réflexion se fait peut-être plus d’une manière subconsciente. » On retrouve aussi dans les œuvres de Bourgeois « un côté cartoon » et l’influence d’une partie du travail du graphiste et illustrateur italien Alberto Seveso qui a, par exemple, travaillé le mélange d’encres dans l’eau. En plus de l’émotion, la forme, la texture et la couleur sont au centre du travail de Marc Bourgeois.

Pour sa première exposition, le photographe a spécialement créé une quinzaine d’œuvres, qui sont le résultat d’environ six mois de travail. Les personnes qui ont participé au projet de Marc Bourgeois sont des acteurs. Travailler avec des professionnels lui a permis d’aller chercher une palette d’émotions beaucoup plus larges qu’avec des modèles. Il a l’habitude de capturer l’humain, comme lorsqu’il couvre des événements tels que le championnat canadien de hip-hop ou des événements sportifs. Il n’avait jamais rencontré Natalija Jeremic avant cette proposition d’exposition et c’est au contact de son travail que l’idée, déjà semée dans son esprit, germe : la représentation d’une quête identitaire, sans être autobiographique, car trop morcelée.

À travers l’accrochage, Marc Bourgeois nous invite à pénétrer son univers, entre réalité et imaginaire. « Je vois Réflexions comme une fin, et comme le début de quelque chose d’autre. Je suis dans une situation différente de la production d’images commerciales. L’exposition me stimule. » C’est l’aboutissement qui permettra au Montréalais de s’affirmer comme artiste, mais aussi de connecter avec le public.

Natalija Jeremic se Dévoile

Serbie, France, Italie, Canada. Une chose est sûre, Natalija Jeremic a beaucoup voyagé, et c’est probablement ce qui façonne ses œuvres, même de manière inconsciente. Née à Belgrade, elle a vécu en France puis à Montréal, pour ensuite poursuivre l’étude des beaux-arts à Florence en Italie. Alors entourée d’œuvres d’art classiques et issues de la Renaissance, elle garde encore aujourd’hui une affection particulière pour la figure humaine et le nu, qui restent ses thèmes préférés. Parmi ses inspirations, les peintres italiens et leurs dessins libres du corps humain, mais aussi un aspect comique et féerique à l’image d’Alice au pays des merveilles.

Beyond The Mirror par Natalija Jeremic

 

Au fil de sa carrière d’artiste, Natalija Jeremic se détache néanmoins d’un certain conservatisme ou académisme afin d’explorer les textures à travers la technique de l’huile sur toile. Savoir-faire avec lequel elle n’hésite pas à jouer : « J’entreprends beaucoup de recherches autour de la technique. Je teste l’huile, parfois j’en mets trop, parfois j’utilise le crayon ou l’acrylique pour voir la légèreté du médium, je le mélange avec du fusain… » Avec cette nouvelle série de peintures Mirrors, elle met justement en lumière son parcours. Les œuvres – une quinzaine environ – qui la composent trouvent leur genèse dans une toile issue de sa dernière exposition intitulée Do You Want Love or Something Beautiful et présentée en 2015 à la galerie d’art Loft du Vieux-Montréal. « J’explore le miroir de l’objet, de l’autre personne, comment on se reflète dans les yeux de quelqu’un, dans une histoire, dans une tasse de thé. » C’est l’expression artistique d’une quête identitaire, de la construction de la représentation de soi, de l’autre. Cette série revêt donc un caractère autobiographique.

Avoir connu plusieurs pays, particulièrement à un jeune âge, l’a marqué, et elle retranscrit les émotions liées à tous ces changements, qui peuvent parfois sembler lourds à porter. « Depuis que je suis enfant, je change de pays, de langue, on me donnait tout le temps une nationalité différente de celle du pays dans lequel je me trouvais. J’essayais de dire qui j’étais, je me justifiais… Montréal, c’est vraiment l’endroit où je me sens acceptée comme je suis. Personne ne me pose de questions sur mon identité, je ne dois plus m’expliquer sur ma nationalité ou les langues que je parle. Je sens que j’ai beaucoup changé depuis que j’habite à Montréal, ça m’a influencée ». Quand ses œuvres ne sont pas inspirées de sa propre expérience, c’est l’histoire de ses proches qui nourrit sa créativité. Réflexions représente l’aboutissement d’un an et demi de travail. L’événement permettra à Natalija Jeremic de clore ce chapitre artistique et personnel.

Exposition du 10 au 15 mai au Livart, 3980 rue Saint-Denis, Montréal. Vernissage le 10 mai de 17 h à 21 h. www.queensofart.com/events

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