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Thomas Yu a gagné à l’unanimité le Concours international de piano amateur Cliburn 2016, remportant la médaille d’or ainsi que les prix de la presse et du public. Lauréat de nombreux prix prestigieux dans d’autres concours de piano amateur, il a joué dans des lieux renommés tels que Carnegie Hall et la Philharmonie de Berlin et il a collaboré avec des ensembles réputés tels que l’Orchestre symphonique de Toronto et l’Orchestre national gallois de la BBC. Il est de plus parodontiste à temps plein dans un cabinet privé à Calgary.
Ce mois-ci, nous avons pris des nouvelles de Yu pour savoir comment sa vie a changé depuis sa victoire, en 2016, à ce qui est considéré comme le nec plus ultra des concours de musiciens amateurs.
« La vie n’a pas tellement changé, déclare-t-il. Les occasions de jouer se présentent plus souvent, ce dont je suis bien sûr reconnaissant, mais je suis toujours la même personne. Gagner le concours représente surtout l’aboutissement de tout le travail acharné que j’ai accompli au fil des ans. »
« Il y a eu un changement depuis 2016, mais c’est davantage lié à des événements de ma vie plutôt qu’au fait d’avoir remporté le concours, ajoute-t-il. Avant le Cliburn, j’avais tout mon temps après le travail pour pratiquer, mais maintenant, je suis père de deux jeunes enfants. Ma femme était enceinte de notre premier enfant quand j’ai participé au Cliburn. Alors, j’ai dû améliorer ma gestion du temps et mon efficacité. Maintenant, je chéris les moments où j’arrive à pratiquer, généralement quand mes enfants sont au lit. »
La formation d’un musicien
Yu, qui a commencé le piano à l’âge de quatre ans, attribue à Bonnie Nicholson, de Saskatoon, le rôle de première mentore. Quand est venu le temps d’aller à l’université, Yu s’est inscrit à l’école de médecine dentaire, mais n’a jamais perdu son penchant pour le piano. Quand est venu le temps de faire une résidence, Yu a choisi l’hôpital Mount Sinaï de Toronto afin de se rapprocher de celui qui allait devenir son prochain grand mentor, Marc Durand.
Durand est le prédécesseur de nombreux grands musiciens canadiens qui sont maintenant les meilleurs interprètes et professeurs du monde entier. L’approche de Yu a été durablement marquée par les huit ans de cours particuliers avec Durand (dont six à Toronto et deux au Banff Centre), et ce, non seulement musicalement.
« Marc m’a appris petit à petit ce que signifie jouer de la musique sur le plan physique, mental, puis spirituel. Il n’était pas seulement mon professeur de piano, mais aussi un coach de vie. Même maintenant, je me demande constamment : “Que ferait Marc ?” »
« Quand je joue, je me concentre sur la partie animale instinctive à l’intérieur, que le cerveau et l’intellect ne parviennent jamais à suivre. Pour citer une analogie que Marc utilisait toujours, on peut apprendre à un chien plein de trucs, mais quand il est excité et veut aboyer, il aboie. De la même façon, on peut se préparer musicalement avec son intellect, mais quand vient le temps de jouer, on doit se concentrer sur l’énergie plus primitive qui nous donne envie d’aboyer. »
Les prochaines étapes
Yu a joué le Concerto pour piano no 5 de Saint-Saëns avec l’Orchestre symphonique de Saskatoon en février dernier. Son prochain engagement devait le mener à Fort Worth, au Texas, pour les festivités du Concours Cliburn 2020 − malheureusement annulées, comme tant d’autres événements, en raison des mesures prises pour contrer la COVID-19.
En plus des concerts, Yu travaille à la création d’un camp de cours de maître pour pianistes amateurs.
« Les cours de maître ont énormément contribué à mon développement comme musicien, et actuellement cela manque chez les musiciens amateurs. Je travaille à combler cette lacune à Calgary, mais je dois jongler avec tellement de choses dans ma vie. J’espère qu’un programme ou un camp verra le jour dans deux ans. »
Et qu’entrevoit-il à plus long terme ?
« J’aimerais que mes enfants jouent du piano, car ils semblent déjà prometteurs. Quant à moi, je ne pense plus participer à des concours. Mon objectif maintenant est d’enregistrer. L’enregistrement est en effet l’élément manquant à mon expérience et j’aimerais l’explorer. Je vais quand même continuer de me produire en concert. Je me suis rendu compte que la scène sera toujours essentielle dans ma vie. »
Encadré
Se déroulant une fois tous les quatre ans − en temps normal −, le Concours international de piano amateur Cliburn fait partie des concours les plus prestigieux pour les pianistes amateurs. Alors que les concours professionnels ont tendance à avoir une limite d’âge, ce concours, créé en 1999, a une limite d’âge minimum de 35 ans. Tout pianiste qui ne joue pas, n’enseigne pas ou ne compose pas principalement en vue d’en faire carrière ou dans un but lucratif est un « amateur ».
Cette année, 205 pianistes non professionnels, âgés de 35 à 78 ans, représentant 32 pays, ont soumis leurs candidatures. L’âge moyen des 48 concurrents sélectionnés était de 49 ans. De ce nombre, quatorze étaient dans les affaires et la gestion, treize dans l’informatique, sept dans les professions médicales, cinq dans la comptabilité et la finance, quatre dans le domaine juridique, deux dans le milieu universitaire et on comptait un agent immobilier, un traducteur et un dramaturge.
Plutôt que d’annuler purement et simplement l’événement, le Cliburn l’a reporté au printemps 2022 (il y aura une édition régulière du Concours international de piano van Cliburn en 2021).
Les détails seront annoncés à une date ultérieure. Les concurrents et les participants au festival acceptés pour l’événement de cette année auront le droit de premier refus pour participer au Concours amateur 2022. www.cliburn.org.
Traduction par Andréanne Venne
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