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Avec son premier prix d’un montant de 100 000 dollars canadiens et son programme de développement artistique et professionnel d’une valeur d’un demi-million, le Concours de piano Honens est le plus généreux concours de piano au monde. Le nombre de candidats a été fixé à 50, sélectionnés dans des auditions à Londres, Berlin et New York, et le concours s’est fixé comme objectif de couronner le pianiste complet, « un musicien d’une virtuosité impressionnante, un communicateur, un explorateur téméraire et un rêveur ».
En septembre dernier, à Calgary, un public enthousiaste de 1600 personnes a assisté à un concert alliant une interprétation magistrale, une solide technique et des compétences inspirantes de la part des trois finalistes, tous des virtuoses du piano : Henry Kramer (28 ans, É.-U.), Artem Yasynkyy (27 ans, Ukraine) et le jeune Luca Buratto (22 ans, Italie). « Nous avons toujours présenté d’excellents musiciens, mais cette année on a eu droit à des musiciens internationaux d’un niveau exceptionnel » explique le directeur artistique, Stephen McHolm.
C’est finalement le plus jeune des trois, Luca Buratto, qui a remporté le premier prix. Son talent et sa personnalité lui ont permis d’établir un contact immédiat avec le public. « On a été complètement transportés, ajoute McHolm. Ce concert est l’un des meilleurs de tous les concours auxquels j’ai assisté, et je pèse mes mots. » Buratto a su exprimer, avec transparence, son art et sa passion. Passant tour à tour du drame au théâtre, puis au conflit, il nous a fait partager sa passion pour des compositeurs classiques et contemporains, comme le Hongrois György Ligeti (1923-2006). Alliant une délicatesse exquise à une exécution fluide des gammes les plus complexes, il a réussi à donner vie aux moments de silence et de tension.
Buratto a su combiner une interprétation pleine de fraîcheur et de naturel et l’art de communiquer avec autrui. Conscient du caractère multidimensionnel que doit avoir un pianiste au 21e siècle, il explique : « Être pianiste, ce n’est pas seulement jouer du piano; il faut aussi s’intéresser aux autres choses, au théâtre, aux sciences. »
Pour cette étoile montante de la musique classique « au-delà de la compétition, il faut s’amuser ». Il déteste cette image de la vedette inaccessible, adulée par le public. Il veut plutôt être en contact avec son public et ses confrères musiciens. « Cela fait partie du travail, et si vous n’aimez pas votre travail et ne voulez pas partager avec les autres, alors cela n’a aucun sens ». Buratto s’est amusé… et il a gagné.
Traduction : Brigitte Objois
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