La fille du tambour-major à l’Opéra Bouffe du Québec

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 Simon Fournier, directeur artistique

Il y a tout juste 140 ans, Offenbach lançait son opérette La fille du tambour-major, son dernier grand succès après avoir triomphé pendant vingt ans dans les salles parisiennes. L’Opéra Bouffe du Québec a choisi cette pièce pour célébrer le bicentenaire de la naissance du compositeur. Nous nous sommes entretenus avec Simon Fournier, directeur artistique et musical de l’institution.

« Diriger Offenbach est un véritable tour de force, car les tempi changent tout le temps. En outre, Offenbach est un homme de théâtre; il faut être attentif à tous ses choix et ses suggestions. » Prudence, attention et collaboration sont de mise en ce qui a trait aux œuvres d’Offenbach. La direction musicale va de pair avec la mise en scène (Alain Zouvi) et la chorégraphie (Monik Vincent) afin de monter un édifice musical et théâtral voué à déclencher nos rires les plus francs ! Et si le rire a animé Offenbach à travers toute sa production, c’est peut-être parce qu’il était lui-même espiègle, comme le rappelle Simon Fournier : « Il y a de nombreuses anecdotes à son sujet lorsqu’il était violoncelliste à l’orchestre, par exemple qu’il jouait les thèmes d’autres musiciens ou trafiquait des lutrins pour qu’ils s’effondrent en plein concert. » L’espièglerie ne faisant pas tout, c’est surtout l’alliance de la méticulosité, d’un grand sens du théâtre, d’un immense talent d’écriture et d’orchestration ainsi que d’un humour particulièrement raffiné qui permet aux opérettes d’Offenbach de nous faire rire aujourd’hui encore, sans prendre une seule ride.

La fille du tambour-major est une histoire d’amour riche en rebondissements sur fond d’occupation militaire. Comme toujours, Offenbach se moque du politique, du militaire ou du bourgeois et de leurs abus, « de la même manière que peut le faire Jean-René Dufort dans Infoman », précise Simon Fournier. La souplesse du livret d’opérette permet de retravailler celui-ci au besoin, afin d’en retirer les références trop surannées et de le faire résonner davantage aujourd’hui, en lui donnant un rythme qui correspond davantage au public actuel. « J’ai toujours insisté sur le fait qu’on doit raconter une histoire. C’est pour cela que les gens viennent. Dans cette production, on peut s’attendre à un jeu de haut niveau dans une mise en scène aussi rythmée que la musique : ce sera un véritable feu roulant ! » Un feu de jeunesse également, à considérer de près les solistes qui prêteront leur voix à cette production. Dans le rôle principal de Stella, on retrouvera la soprano Lucie St-Martin, qui partagera la scène avec Simon Chaussé, Pierre Rancourt, Klara Martel-Laroche, Guillaume Beaudoin, Eric Thériault, Rose Naggar-Tremblay et Alexandre Iannuzzi. « À l’opéra, la soprano meurt en chantant, mais à l’opérette, elle se meurt de rire. » Sur cette conclusion de Simon Fournier, on souhaite à tous une belle opérette et quelques crampes abdominales bien méritées !

La fille du tambour-major sera présentée par l’Opéra Bouffe du Québec les 9, 10, 15, 16 et 17 novembre 2019 à la Maison des Arts de Laval. www.operabouffe.org

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A propos de l'auteur

Benjamin Goron est écrivain, musicologue et critique musical. Titulaire d’un baccalauréat en littérature et d’une maîtrise en musicologie de l’Université Paris-Sorbonne, il a collaboré à plusieurs périodiques et radios en tant que chercheur et critique musical (L’Éducation musicale, Camuz, Radio Ville-Marie, SortiesJazzNights, L'Opéra). Depuis août 2018, il est rédacteur adjoint de La Scena Musicale. Pianiste et trompettiste de formation, il allie musique et littérature dans une double mission de créateur et de passeur de mémoire.

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