L’héritage d’Evangelista

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Chez les Evangelista, c’est tel père, tels fils ! Ses deux rejetons sont très présents sur la scène musicale montréalaise. Gabriel, l’aîné, est un caméléon musical, influencé à la fois par le jazz, le gamelan, la musique classique et la salsa. « Je décline mes identités dans cet ordre : compositeur, arrangeur, directeur musical et interprète, dit-il avec sérieux. Mon bagage musical englobe le classique, les traditions du jazz et de la salsa, le gamelan balinais et un peu de flamenco. » L’album Bali X est l’une des initiatives dont il est le plus fier. « Giri Kedaton [l’ensemble gamelan qui était en résidence à l’Université de Montréal] et moi avons pris le gamelan gong kebyar et l’avons mélangé avec différents types de musiques modernes populaires et urbaines. Il y a par exemple une pièce de gamelan-métal, une autre de gamelan-électro. Nous avons même produit un arrangement pour gamelan d’une pièce de Radiohead [célèbre groupe de rock alternatif]. »

Dans la veine classique, Gabriel a composé de la musique pour orchestres de chambre, notamment l’une des pistes de l’album éponyme d’OktoEcho – un orchestre de chambre montréalais qui est influencé par la musique arabe. Cet album a été en nomination pour un prix Opus.

La musique latina occupe une place de choix dans son cœur. « J’ai commencé à étudier la salsa tout seul vers 17 ans. J’ai consulté ­différents ouvrages et commencé à apprendre. Je me souviens d’un livre intitulé Salsa, The Rhythm of Latin Music […] J’ai commencé à m’améliorer et à jouer avec des salseros montréalais. Depuis, j’ai ­commencé à faire des arrangements musicaux et de la direction ­musicale. »

Malgré ce tsunami d’activités musicales, il a trouvé le temps de se joindre à un nouveau groupe, Afilao (« aiguisé »). C’est un septette de jazz afro-cubain qu’il décrit comme une vision progressive d’une diversité de genres dans la musique cubaine moderne. « J’essaie de combiner le côté angulaire de la musique moderne et progressive avec un côté groovy. »

Pour sa part, son cadet David est un « shredder », un guitariste de métal à haute teneur en octane. Il explique comment il est devenu un virtuose de la guitare électrique : « J’ai grandi dans une maison qui résonnait de musique classique et du monde et de jazz. J’ai toujours aimé le ragtime et le jazz, qui m’ont orienté vers le côté plus blues de la musique. J’ai ­commencé par m’initier à la musique classique : piano, violon, solfège, harmonie. Cependant, j’étais encore attiré par le blues sans vraiment le savoir. J’avais l’habitude de tenir mon violon comme une guitare et de plaquer des suites d’accords de blues sans vraiment savoir ce que je ­faisais. La transition vers la guitare allait de soi. J’aimais l’aspect virtuose de cet instrument, qui produit un son fort et intense, mais mélodique et beau aussi. J’ai également été attiré par l’intensité contrôlée du heavy métal, le bruit lustré que cela produit. J’adore un son de guitare fort et déformé. C’est quand même proche du violon : la tonalité, le maintien, comment on façonne le son avec un égaliseur. Beaucoup de groupes de métal, comme Metallica et Iron Maiden, se servent d’harmonies. »

On peut imaginer la cacophonie chez les Evangelista quand Gabriel et David étaient là. Gabriel qui faisait la « fiesta » avec son piano et ses montunos – les séquences de piano salsa qu’on retrouve dans la musique cubaine; David avec ses solos de guitare tonitruants; et José essayant de trouver un espace de tranquillité pour composer !

José se souvient : « Nous devions nous retrancher dans différentes pièces de la maison, avec différentes sources sonores. Pourtant, on a souvent écouté de la musique ensemble. J’ai toujours voulu que mes fils aient un fondement classique et qu’ils côtoient également la musique moderne de compositeurs contemporains. Parce que mes deux fils étaient doués en musique, j’ai trouvé important de leur inculquer une influence classique tout autant que des tendances modernes et populaires. Chacun doit suivre son propre chemin. »

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