Mécénat Musica | Karina Gauvin : Artiste en résidence

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Le mandat de l’artiste en résidence est de collaborer avec des organismes sous l’égide de Mécénat Musica afin d’encourager une vie culturelle saine au sein de la comunauté, pour des générations à venir. Karina Gauvin a elle-même contribué au programme en tant que mécène; elle s’est aussi produite avec 23 récipiendaires de subventions du programme Mécénat Musica depuis 2020.

Mme Gauvin est une soprano de renommée internationale, se produisant triomphalement avec les plus grands orchestres symphoniques, compagnies d’opéra et de récitals au monde. 

Mme Gauvin a enregistré plus de 50 albums et, au nombre des prestigieuses distinctions qu’on lui a décernées, on compte quatre Junos et trois nominations aux Grammy. Le New York Times décrit Mme Gauvin comme une artiste qui chante « avec beaucoup de facilité et d’éclat » et Opera News l’a nommée « reine de l’opéra baroque».

Après plusieurs années à se produire partout dans le monde, la soprano Karina Gauvin est rentrée chez elle à Montréal. Cette soprano de renommée internationale a remporté quatre prix Juno et elle a été nommée trois fois aux Grammy. Grâce à son partenariat avec Mécénat Musica en tant que première artiste en résidence (2020-2025), Gauvin a eu des collaborations et des projets qui trouvent un écho beaucoup plus près de chez elle.

Débuts

Née à Montréal de parents chanteurs d’opéra, Gauvin a grandi avec la musique. Ayant grandi à Toronto, elle se joint, à 8 ans, au Canadian Children’s Opera Chorus et suit des cours auprès de la mezzo-soprano Catherine Robbin. À 17 ans, ses parents la mettent en garde : « Tu es une fleur très sensible, très fragile, et nous ne savons pas si tu es faite pour cette carrière. »

Gauvin s’éloigne alors de la musique et étudie l’histoire de l’art à McGill, mais continue de chanter avec la chorale de l’université. À 19 ans, elle trouve sa vocation. Gauvin passe une audition pour un concert de la faculté de musique et obtient un rôle, même si elle n’est pas étudiante en musique. La cheffe de chœur, Nicole Paiement, la prend à part et lui dit : « Tu dois persévérer. »

Par la suite, Gauvin étudie au Conservatoire de Montréal avec Marie Daveluy, remporte plusieurs concours et part en tournée avec Jeunesses Musicales Canada alors qu’elle est encore étudiante. Lors d’un concours, le président du jury lui propose une année d’études supérieures à la Royal Scottish Academy de Glasgow. « J’étais sous le choc, et j’ai accepté, évidemment », confie-t-elle. Durant cette période, elle auditionne également pour Bernard Labadie. Après plusieurs mois passés en Écosse, Gauvin rentre chez elle pour Noël. Le lendemain matin, à 7 h, elle reçoit un appel de Labadie pour remplacer une soprano malade pour le Messie de Haendel à Ottawa. « Je lui ai demandé si je pouvais prendre un moment pour me réveiller et y réfléchir, se souvient-elle. Et il a répondu : “Je vous accorde 15 minutes. Le bus part dans une heure.” » Depuis, Gauvin travaille régulièrement avec Labadie.

Opéra

Gauvin est surtout connue pour le répertoire baroque, notamment pour les enregistrements d’opéras de Haendel qu’elle réalise avec le regretté claveciniste et chef Alan Curtis. « À cette époque, raconte Gauvin, nous répétions, enregistrions, mangions et dormions dans ce magnifique vieux monastère de Lonigo, en Italie. Nous étions donc en immersion totale et vivions la musique de jour comme de nuit. »

Son rôle le plus joué est Alcina de Haendel. Elle l’a chanté dans le monde entier, notamment à Versailles, Los Angeles, Madrid, Caen et Brno. « Alcina est sur scène presque tout le temps. Elle est occupée; il y a beaucoup à chanter, les airs sont difficiles et il faut être constamment attentif », explique Gauvin. Pour préparer un rôle aussi exigeant, elle recommande aux chanteurs de toujours chanter à pleine voix en répétition, afin qu’ils aient « la force nécessaire pour tenir le coup sur la scène  ». Parmi ses autres rôles de Haendel, on compte Poppée dans Agrippine, Cléopâtre dans Jules César, Armide dans Rinaldo et le personnage-titre de Rodelinda.

Un autre point fort de la carrière de Gauvin est Vitellia dans La Clémence de Titus de Mozart, rôle qu’elle a interprété au Théâtre des Champs-Élysées à Paris et au Teatro Real de Madrid. Elle adore incarner la trajectoire complexe de ce personnage, mais reconnaît les nombreux défis que cela comporte : « C’est un rôle parfois difficile, car même lorsqu’on sait qu’on a fait un excellent travail, on ne suscite pas la sympathie du public à cause de la cruauté du personnage. »

Mécénat Musica

Dès le début de la pandémie, Gauvin est devenue artiste en résidence chez Mécénat Musica, ce qui lui a permis de nouer plusieurs collaborations locales. La soprano a travaillé avec 21 organismes de Mécénat Musica, dont l’Orchestre Métropolitain, l’Ensemble Caprice, le Ladies’ Morning Musical Club et Les Violons du Roy. Elle a apprécié l’occasion que cette fonction lui offrait, c’est-à-dire de se produire plus localement. « Dans le feu de l’action, on court tellement partout qu’on oublie où l’on est, explique Gauvin. Ma maison était le lieu où mes affaires se trouvaient. J’étais juste là pour me reposer, répéter, puis repartir. C’était très touchant de pouvoir réaliser cette variété de projets avec différents musiciens ici à Montréal et de renouer des liens. »

Autres projets pendant la pandémie

Deux autres projets ont permis à Gauvin de renouer aussi avec ses racines québécoises :
l’intégrale des mélodies pour voix et piano de Jules Massenet (2022) et son album solo, Marie Hubert : Fille du Roy (2024). Concernant l’intégrale Massenet, Gauvin a interprété 65 des 333 mélodies du projet, enregistrées avec le pianiste Olivier Godin, aux côtés de 16 autres chanteurs canadiens. Gauvin a trouvé révélateur de se plonger dans cette œuvre car, dit-elle, « on voyait vraiment que Massenet était un fan de Wagner ».

L’album solo, quant à lui, était un véritable projet de passionnée, utilisant des chansons folkloriques québécoises pour raconter l’histoire de son ancêtre, Marie Hubert. Gauvin a également conçu un spectacle solo en sept parties, s’appuyant sur des faits historiques relatifs à la vie, aux passions et aux combats de cette femme. « Je suis tellement fière de ce projet, car je l’ai élaboré du début à la fin : le concept original, l’écriture, l’idée de ce que Marie Hubert aurait pu être, les morceaux, la sonorité que je voulais leur donner. Je n’ai pas fait les orchestrations, mais j’ai été très impliquée dans la structure et le style que certains morceaux devaient avoir. J’ai aussi travaillé sur le concept visuel, la recherche pour les costumes et les visuels du vidéoclip. »

Elle le décrit comme « un projet de vie », racontant l’histoire de cette adolescente de 15 ans et « le sacrifice et le courage qu’il a fallu pour quitter sa France natale, probablement pour ne jamais y revenir… Il est grand temps de rendre hommage à ces femmes, déclare Gauvin. Nous leur devons tant. »

Retrouvez Karina Gauvin sur www.karinagauvin.ca.

Traduction : Justin Bernard

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