Dre Sharon Azrieli : Mécénat Musica Mécène en résidence

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Les mécènes en résidence de Mécénat Musica aident les donateurs à se joindre au programme afin d’encourager une vie culturelle fructueuse au sein de la communauté pour des générations à venir. Le leadership et la collaboration de Sharon Azrieli ont permis l’adhésion de plus de 50 mécènes à Mécénat Musica pour le bénéfice de 23 organismes culturels depuis 2016, en particulier les fonds pour la voix.

Sharon Azrieli

Photo : Ilan Besor

« Je me souviens que, à vélo en forêt, ça m’a frappée d’un coup : j’allais devenir chanteuse. »

La passion de la soprano Sharon Azrieli a toujours été la musique, particulièrement le chant, une chose qui la guide depuis le temps de ses études à New York. En ces années, pour financer ses cours de chant, Azrieli mit son côté entrepreneurial à profit pour vendre des bijoux qu’elle fabriquait tout en tentant d’éviter les policiers dans les rues de New York. Maintenant, la même détermination la propulse vers la prochaine étape de sa carrière.

Fille de feu l’architecte et promoteur immobilier David Azrieli, la jeune Sharon suivait des cours de piano et explorait avidement la collection familiale d’albums d’Ella Fitzgerald. « On m’a confié un solo en 4e année et ma plus grande crainte s’est réalisée, se rappelle-t-elle. J’ai figé, je pense, et j’ai oublié les paroles. Mais je me suis ressaisie au deuxième couplet… »

Le tournant pour Azrieli est venu lorsqu’elle étudiait l’histoire de l’art au Vassar College et qu’elle commença à suivre des cours de chant. « Je me souviens que, à vélo en forêt, ça m’a frappée d’un coup : j’allais devenir chanteuse. » Durant sa première année comme étudiante étrangère à Paris, Azrieli a découvert le monde de l’opéra et s’est immédiatement sentie chez elle.  Malheureusement, malgré sa passion grandissante pour l’opéra, ses parents virent d’un mauvais œil son ambition de devenir chanteuse d’opéra.

Poussée par sa détermination, Azrieli se rendit à New York et étudia l’illustration et le design à la Parson School of Design. Elle continua en musique en étudiant avec divers professeurs de chant, notamment la célèbre soprano canadienne Clarice Carson. « Mon père m’a promis de payer mes cours de chant à condition que j’entre à Juilliard », se rappelle Azrieli, qui a dû faire les auditions de la prestigieuse école à trois reprises avant d’être enfin admise. « Il faut savoir manœuvrer, alors j’ai suivi des cours avec chaque professeur jusqu’à ce que j’en trouve un qui me convenait. »

En rétrospective, Azrieli éprouve des sentiments partagés au sujet de Juilliard : « Cela m’a aidée à apprendre comment survivre. » Après l’obtention de son diplôme, le succès a été rapide. Richard Bradshaw l’a choisie pour les rôles de Juliette et de Mimì pour la saison de 1993 de la Canadian Opera Company et, à Banff, elle a créé le rôle-titre dans Nosferatu.

En 1995, la carrière d’Azrieli est passée au second plan lorsqu’elle eut des enfants, mais après quelques années, elle s’est retrouvée divorcée et mère de deux jeunes garçons. Après avoir étudié le chant synagogal à New York, elle est revenue à Montréal en 2000 et, pendant, deux ans, elle fut la seule femme dans le chœur du temple Emmanuel El-Beth de Montréal.

Azrieli a obtenu un diplôme de maîtrise à l’Université de Montréal en 2006 et, en 2011, un doctorat avec une thèse montrant comment Verdi a utilisé des fragments de modes de prière juifs dans plusieurs de ses mélodies d’opéra.

La philanthropie

Durant cette période, Azrieli mena sa carrière active de chanteuse tout en s’occupant de philanthropie en musique et dans les arts. Son travail tranquille et discret fit soudain les manchettes au lancement en 2015 des prix Azrieli de musique (PAM), un prix de composition financé par la Fondation Azrieli de sa famille, dont la mission est de soutenir les causes canadiennes et juives. L’idée mit cinq ans à germer. Non seulement les montants des prix sont-ils considérables, mais leurs buts sont singulièrement importants.

Lancés au 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz, le projet vise à promouvoir la création de musique juive et de stimuler un débat sur la nature même de cette musique. À l’occasion de leur 10e anniversaire, les PAM sont passés de deux à quatre prix majeurs de 50 000 $ chacun. Les deux plus récents sont pour la musique canadienne et la musique internationale.

Depuis qu’elle s’est jointe au conseil de la Fondation Azrieli il y a une quinzaine d’années, Sharon Azrieli a progressivement dirigé une partie des dons annuels vers la musique et les arts, dont Jeunesses Musicales Canada, le Domaine Forget, El Sistema à travers le Canada et la résidence McGill-UdM en piano-art vocal. Maintenant devenue la plus importante fondation publique non constituée en société au Canada, la Fondation Azrieli est aujourd’hui l’une des plus importantes sources privées de soutien de la musique et des arts au pays. En 2023, la Fondation Azrieli a annoncé la création du Centre Azrieli pour la musique, les arts et la culture (CAMAC), une expansion de ses activités actuelles.

Le CAMAC fera connaître en 2026 un nouveau plan quinquennal appuyant le rêve d’Azrieli d’améliorer l’accessibilité des arts de la scène partout au pays. Cela s’inscrit dans un objectif plus large de promouvoir un secteur des arts plus accessible, où davantage de Canadiens peuvent vivre d’excellentes expériences des arts qui enrichissent leur qualité de vie et leur culture.

Mécénat Musica

Depuis la mort de son père en 2014, Sharon Azrieli s’est aussi servie de son héritage pour la philanthropie au-delà de la Fondation Azrieli. Son rôle comme donatrice en résidence à Mécénat Musica a aidé des organisations musicales à créer leur propre fonds de dotation, particulièrement pour les chanteuses et chanteurs. Grâce à ses démarches, de nombreuses organisations ont créé des fonds pour rémunérer les chanteurs lorsqu’ils présentent des programmes choraux ou des opéras. L’Orchestre classique de Montréal, dont Azrieli fut la présidente du conseil pendant plusieurs années, est un bon exemple.

« J’ai eu d’interminables discussions avec le regretté Boris Brott au sujet de la création du fonds et j’ai enfin réussi à le convaincre, dit Azrieli. Le fonds n’existe que depuis six ans et atteindra bientôt les quatre millions de dollars ! La première année, on peut obtenir un rendement de 5 000 $, mais la deuxième année, cela peut atteindre 10 000 $, puis 15 000 $ la troisième année et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’ils obtiennent maintenant 200 000 $ par année [5 % de 4 000 000 $], chaque année et pour toujours. »

Une carrière active

Maintenant joyeuse grand-mère, Azrieli, en plus de passer prendre ses trois petits-enfants l’après-midi, mène une carrière d’artiste active qui comprend des rôles dans trois films, un intérêt pour le jazz qui a donné lieu à plusieurs enregistrements et son premier récital au Upstairs avec John Roney (le 22 mars 2026) et le lancement de son spectacle solo basé sur sa vie (le 17 février 2026, 9e Musique@17h). « Le chant me donne la capacité d’exprimer beaucoup plus que je ne le pourrais avec les mots, dit-elle. On devient meilleur quand on vieillit, parce qu’on a plus d’expérience et qu’on n’a pas peur de le montrer. »

www.sharonazrieli.com
www.azrielifoundation.org

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