Critique de disque: Silver Age, Oeuvres de Prokofiev, Scriabin et Stravinsky (Daniil Trifonov, Valery Gergiev, Mariinsky Opera Orchestra)

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Oeuvres de Prokofiev, Scriabin et Stravinsky

Daniil Trifonov, piano. Mariinsky Opera Orchestra/Valery Gergiev

DG 28948353323 (2 CDs)

Durée totale: 145:20

Quelqu’un chez Deutsche Grammophon semble penser que la manière de commercialiser la musique classique est maintenant de donner un titre à chaque album, aussi effarant ou déroutant soit-il. Daniil Trifonov est la principale victime de cette bizarrerie. Ses disques de concertos de Rachmaninov portent des titres tels que Destinations, Départ et Arrivée. Bien que les interprétations soient plutôt bonnes, les titres sont déconcertants. DG en remet une couche avec cette sortie. Le titre Silver Age ne nous éclaire en rien sur le contenu musical. L’annotatrice du livret, Misha Aster, situe le début de l’âge d’argent à un concert parisien de 1907 organisé par Diaghilev, puis nous dit plus tard que « la révolution bolchevique de 1917 a effectivement mis fin à l’âge d’argent russe ». Trifonov nous dit que l’âge d’argent était « un cocktail de différentes expressions artistiques dans une interaction agitée ». Tandis que l’âge d’argent aurait duré de 1907 à 1917, le coffret contient de la musique de Scriabine, Prokofiev et Stravinski composée entre 1896 et 1944. Votre intuition sur ce que tout cela signifie vaut autant que la mienne – s’il y a une signification.

Une majeure partie de la musique est pour piano solo, mais il y a aussi des concertos de Scriabine et Prokofiev. Trifonov est un formidable technicien, mais dans la Sonate pour piano n° 8 de Prokofiev et le Concerto pour piano n° 2, il n’arrive pas tout à fait à la hauteur des enregistrements de Yuja Wang (DG 1910202) ou Evgeny Kissin (EMI 2645362). Je dois dire que je trouve le concerto de Scriabine moyennement intéressant − il avait 20 ans quand il l’a écrit. Il paraît bien pâle comparé au Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov écrit à peine quatre ans plus tard. Dans les deux concertos, Gergiev et son orchestre semblent rugueux, sauf dans le beau jeu des cordes qui introduit le second mouvement du Scriabine. Pas de doute, c’est un répertoire difficile et Trifonov est à la hauteur de la tâche. Mais d’autres ont apporté encore plus d’éclat et de personnalité à leur travail. Et DG n’a pas rendu service à Trifonov avec une qualité sonore qui manque à la fois de poids et de clarté.

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A propos de l'auteur

Former conductor and broadcaster, Paul E. Robinson, is the author of four books on conductors, Digital Editor for Classical Voice America, and a regular contributor to La Scena Musicale.

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