Nom : Irina Medvedeva
Type de voix : Soprano
Ville : Toronto
Professeure : Christiane Riel
Éducation : École Glenn Gould du Conservatoire royal de musique
La soprano russo-canadienne Irina Medvedeva est la lauréate 2018 du concours de la Comic Opera Guild of Michigan. Récemment diplômée du Yulanda M. Faris Young Artist Program de l’Opéra de Vancouver où elle a chanté le rôle d’Annina dans La Traviata. Elle a également été la doublure de plusieurs rôles principaux, notamment Violetta Valéry et Rosina dans Il barbiere di Siviglia. Elle a également participé aux Songbook VII et Songbook VIII de Tapestry Opera qui mettaient en valeur le répertoire d’opéra contemporain.
Pour Mme Medvedeva, le chant est une longue histoire de famille. “Mon arrière-grand-mère était chanteuse et sage-femme dans un village en Russie. Ma mère me raconte que des gens des villages voisins se déplaçaient et se rassemblaient pour l’écouter chanter et la regarder danser. J’ai eu l’occasion de l’entendre sur Skype quelques années avant sa mort, et j’ai été frappée par la puissance de sa voix. Celle-ci était solide, remplie d’amour pour la vie et pour l’expression artistique. Apparemment, elle avait aussi l’habitude de coudre ses propres costumes. Je pense qu’elle aurait aimé l’opéra et tout sa théatralité”, confie cette soprano prometteuse, qui est la première dans sa famille à faire une carrière en opéra. Son grand-père était un musicien autodidacte; il savait chanter, jouer de la guitare, du bayan, du piano et du violon. “J’ai un vieil enregistrement de lui chantant et accompagnant ma mère à la guitare. Il avait une voix belle et chaude”. En parlant de sa mère, violoniste et professeur de musique dévouée, Irina Medvedeva se souvient: “Pendant mon enfance, ma mère était violon solo d’un orchestre au Mexique et elle m’emmenait aux répétitions où je m’endormais souvent… mon goût pour la musique classique s’est bien développé depuis!”.
Inutile de dire que la vie de Mme Medvedeva, avant ses 18 ans, était remplie de musique. “Nous avons toujours eu un piano à la maison, alors le fait de jouer de la musique faisait partie de mon quotidien, plus jeune. À cette époque, ma famille vivait à Veracruz, au Mexique, où la musique est aux 4 coins de la ville. Elle est jouée dans les rues, les écoles, les rassemblements, les salles de concerts et les occasions spéciales. Je m’immergée et je participais dans tous les aspects de cette-là. Il y a aussi quelque chose de très musical dans la langue espagnole”, poursuit Mme Medvedeva, qui parle couramment le russe, l’espagnol et l’anglais.
Qu’est-ce qui vous a poussé à poursuivre des études vocales ?
J’ai grandi en chantant des comédies musicales et mon premier rôle officiel a été Glinda dans une production de Wicked à Thunder Bay. Le rôle de Glinda exige une certaine formation classique et je trouvais que le côté théâtral, les notes aiguës, la descente dans une bulle, la grande robe, tout cela était très attrayant ! Ce n’est qu’un peu plus tard dans ma vie que j’ai compris que j’allais étudier l’opéra. Il existe de nombreuses barrières liées à cette forme d’art, notamment celles liées au privilège, au racisme, à la situation financière et, pour moi qui suis arrivée au Canada en tant qu’immigrante de première génération, la décision de poursuivre un parcours professionnel comme celui-ci n’a pas toujours été facile à prendre. Je suis très reconnaissante envers ma famille et mes amis pour leur soutien et leurs encouragements.
Quel type de répertoire êtes-vous en train d’étudier?
J’adore le bel canto. L’intrigue, la beauté de la musique, l’humour… pour moi, c’est la perfection! J’ai adoré chanter Donizetti depuis le jour où le faisais mon baccalauréat à Western University. J’ai commencé par ses mélodies et j’ai eu énormément de plaisir à jouer Norma sur scène ainsi que chanter des airs de La Fille du régiment. Mon rêve serait de chanter le rôle-titre dans Lucia di Lammermoor.
Suivez-vous une routine particulière avant d’entrer sur scène?
Ça ressemble à ça: se reposer le plus possible, alterner entre une bouteille d’eau et une tasse de café, de bons repas, du yoga, faire des vocalises, arriver tôt, écouter de la musique dansante pendant que je mets mon costume, s’asseoir en silence et regarder la partition une dernière fois.
À choisir, préféreriez-vous craquer sur une note aïgue ou avoir un problème avec votre costume pendant le spectacle?
Le théâtre vivant est plein de surprises. Les mésaventures et les problèmes techniques en font partie. Je pense que c’est l’inattendu et ses possibilités multiples qui rendent l’art dramatique si excitant à produire et à regarder.
Quels sont vos objectifs de carrière et comment comptez-vous les atteindre ?
Ma principale aspiration est de chanter aussi longtemps que possible. J’envisage mon parcours et mes objectifs musicaux comme un marathon, pas comme un sprint. Pouvoir communiquer avec les gens grâce à ma voix est un privilège que je ne prends pas à la légère.