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Adam Johnson est reconnu à travers le Canada pour son travail en tant que chef d’orchestre, notamment à l’Orchestre symphonique de Montréal où il a occupé les fonctions de chef assistant et de chef en résidence de 2016 à 2019. Au cours de son mandat à l’OSM, il a dirigé plus de 65 concerts et a collaboré étroitement avec Kent Nagano sur des enregistrements pour Decca et Analekta, en plus de sa contribution à des concerts donnés au Carnegie Hall, au Festival de Salzbourg et lors d’une importante tournée européenne.
Avant son arrivée à Montréal, il a passé trois saisons avec l’Orchestre philharmonique de Calgary, d’abord en tant que chef assistant et finalement en tant que chef associé. En 2018, il remportait un prix Opus dans la catégorie Production de l’année – Jeune public et l’année dernière, Adam Johnson a été nommé éducateur en résidence par Mécénat Musica. Ce programme culturel encourage les amateurs de musique à faire un don à perpétuité de 25 000 $ à une organisation qui leur tient à cœur.
« Ma collaboration avec Mécénat Musica s’est concrétisée parce qu’on connaissait mon engagement en éducation ainsi que mon travail en tant que chef d’orchestre, explique Johnson. Le poste d’éducateur en résidence a une fonction un peu différente de celles que j’ai occupées dans le passé. Ma mission est de trouver le lien entre les pratiques d’interprétation au niveau professionnel et l’éducation musicale. Par exemple, l’un de mes objectifs est de faire connaître aux professeurs de musique des écoles secondaires les outils et techniques que j’ai accumulés en travaillant dans le monde professionnel. »
Ayant lui-même pris part à un programme de musique à l’école secondaire, Adam Johnson se sert de son expérience d’étudiant pour réfléchir aux méthodes qui pourraient être améliorées aujourd’hui. En tant que chef d’orchestre assistant, il a passé de nombreuses heures à observer les meilleurs chefs d’orchestre et les plus grands solistes travailler ensemble pour offrir des prestations du plus haut calibre. Il a profité de ces occasions pour prendre note des meilleures pratiques et il les utilise maintenant pour améliorer les programmes d’enseignement en musique dans tout le pays.
« Lorsque j’ai travaillé avec de jeunes musiciens ou que j’étais sur des jurys de concours, j’ai remarqué que certaines tendances se répétaient un peu partout, explique-t-il. J’ai pensé pouvoir les aider et je voulais avoir un impact aussi grand que possible sur la façon dont l’éducation musicale est entreprise. Depuis que j’ai été nommé éducateur en résidence chez Mécénat Musica, j’ai compris qu’il ne s’agit pas seulement de partager ce que j’ai appris en tant que chef d’orchestre professionnel. Je dois également comprendre les défis uniques auxquels font face les professeurs de musique. »
Alors que l’éducation musicale était une partie importante du cursus d’études secondaires au Canada jusqu’au début des années 2000, les parents ont maintenant plusieurs autres options lorsqu’il s’agit de choisir un programme pour leurs enfants. Les adolescents peuvent maintenant se spécialiser en sciences, technologie et ingénierie, être dans un programme de mathématiques enrichi ou être en sport-études, entre autres. Dans un monde qui évolue rapidement, l’éducation musicale est souvent mise de côté.
« Nous devons nous assurer que ceux qui prennent les décisions concernant les cours offerts comprennent les nombreux avantages de la présence de la musique à l’école. Il y a un problème de perception autour de l’éducation musicale, surtout chez ceux qui n’ont pas eux-mêmes reçu d’éducation musicale. Certains peuvent penser qu’il s’agit de quelque chose de dépassé alors qu’en fait, cela peut être extrêmement utile aujourd’hui. »
« L’une des choses que je trouve très intéressantes, c’est que toutes les études réalisées sur les effets de l’exposition à la musique et de l’éducation musicale pour les jeunes démontrent des avantages considérables en termes de développement du cerveau, de la concentration et même de résilience face à l’intimidation, en raison du développement de l’estime de soi et du travail en groupe. Il y a tellement d’attributs liés à l’éducation musicale qui profitent à nos jeunes tout au long de leur vie, quelle que soit la profession qu’ils choisissent. »
Comme tout le monde, les plans d’Adam Johnson ont été soudainement interrompus au début de la pandémie. Incapable de voyager à travers le Canada pour donner des ateliers et rencontrer des enseignants, il s’est finalement retrouvé en mesure d’en rejoindre beaucoup plus qu’il ne l’aurait fait autrement.
« L’un de mes objectifs au départ était d’être en contact avec le plus grand nombre d’enseignants possible, explique-t-il. En ce sens, la pandémie m’aide, car je peux entrer en contact avec beaucoup plus de personnes en ligne, surtout maintenant que ce genre de communication s’est perfectionné. J’élabore actuellement un programme qui sera une collection de pratiques et d’outils que j’ai conçus au fil de mon expérience dans le domaine. Il sera disponible pour les enseignants ainsi que pour les éducateurs au sens large même après la fin de ma résidence avec Mécénat Musica. Il s’agira de réunir les meilleurs moyens pour rendre la musique vraiment enrichissante et amusante pour nos jeunes. »
Si la technologie lui a permis de se rapprocher de ses objectifs pendant la pandémie, il rappelle que l’expérience partagée de faire de la musique ensemble a l’effet le plus gratifiant et le plus durable.
« Nous pouvons utiliser la technologie de manière à faire évoluer notre approche du métier, mais nous ne devons pas oublier que faire de la musique est un art humain, dit-il. Chanter ensemble, jouer dans des harmonies et partager des vibrations est le genre d’expérience qui profite à tous et qui devrait être partagée par tous. »
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