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Au tournant des années 2000, un compositeur argentino-israélien vivant dans le Massachusetts est devenu soudainement à la mode. Osvaldo Golijov fusionnait les genres, fondant les musiques symphonique, jazz et folk dans des partitions orchestrales, souvent avec une composante chorale. Son succès fut tel qu’il fut inondé de commandes par les cinq grands orchestres américains et de contrats avec Hollywood. Tout cela a fini par peser sur Golijov qui, ratant un délai après l’autre, a fini par se déclarer dans l’impasse. Sa musique n’a plus été jouée pendant une dizaine d’années et l’éclectisme a eu le temps de passer de mode.
J’ai donc été ravi de découvrir cette œuvre de concert du pianiste et compositeur de Philadelphie Uri Caine. C’est une méditation sur le meurtre d’Octavius Catto, un enseignant afro-américain qui a été abattu lors d’une bagarre à Philadelphie entre des immigrants irlandais votant démocrates et des Noirs fidèles à Lincoln. Le tueur de Catto, Frank Kelly, n’a jamais été inculpé. La rancœur face à cette injustice est encore vive.
The Passion est un oratorio de concert d’un genre qui s’est démodé avec Hiawatha (ou peut-être Berio), mais qui est interprété de manière convaincante par le Catto Freedom Orchestra et l’Ensemble choral de Philadelphie, dirigé avec une excellente verve rythmique par André Raphel. Caine, qui est au fond un jazzman, a écrit des pièces de blues et des hymnes efficaces ainsi que deux passages orchestraux furieusement engageants pour les scènes d’attroupement. La demi-heure dramatique passe très rapidement. Pourquoi l’Orchestre de Philadelphie n’accueillerait-il pas cette partition à bras ouverts ? Yannick, si vous me lisez, ceci est l’œuvre à jouer pour votre retour en scène.
NL
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Traduction par Andréanne Venne
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