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Quelque chose cloche quand Warner publie en même temps trois récitals de violon-piano (sauf que l’un d’entre eux est en fait avec violoncelle). Le choix du répertoire laisse aussi songeur.
La violoniste norvégienne Vilde Frang est de retour, après une pause, avec la musique de Paganini et de Schubert. Personne ne devrait jouer les transcriptions d’opéra de Paganini à moins d’être en mesure de les livrer avec virtuosité et de façon percutante. Frang n’est pas ce genre d’artiste. Mauvais choix.
Deuxième disque, cette fois les sonates de Franck, écrites pour violon et piano, jouées par le violoncelliste Gautier Capuçon et l’irrépressible Yuja Wang au piano, ce qui est bon pour vendre quelques exemplaires. La sonate, qui devrait repousser les sombres émotions, est bercée doucement par le violoncelle, tandis que Yuja jacasse (pour ainsi dire) en arrière-plan, traînant légèrement derrière Gautier par moment. La seconde partie de ce concert en direct est composée de deux morceaux de Chopin et d’un finale de Piazzolla. Ainsi bricolé, le produit ressemble plus à un outil de marketing pour le Vendredi noir qu’à un album cohérent.
Le troisième enregistrement est par Diana Tishchenko et Zoltan Fejervari, deux musiciens que je ne connaissais pas. Le disque au titre fantasque − Strangers in PARadISe, vous pigez ? − comprend des œuvres de Ravel, Enescu, Ysaÿe et Prokofiev, écrites durant leurs années parisiennes. Tishchkenko, lis-je dans les notes, est une Ukrainienne qui a remporté le Concours international Long-Thibaud-Crespin, et ce qu’elle peut jouer ! Le segment blues de la deuxième sonate de Ravel est un pizzicato étourdissant et enchanteur dont la ligne mélodique vaporeuse pourrait briser le cœur d’un magnat de grosse étiquette qui ignore tout du classique.
Et les choses vont en s’améliorant. Les troisièmes sonates d’Enescu et d’Ysaÿe nécessitent une technique titanesque et la deuxième sonate de Prokofiev n’est pas un jeu d’enfant. Ce qu’ils en font est du bonbon. Tishchenko est clairement à surveiller. Pour sa part, son pianiste Fejervari impressionne. Voilà un disque de récital en bonne et due forme.
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