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Il y a un an environ, il était difficile de savoir si Gianandrea Noseda ou Simon
Rattle serait le prochain directeur musical du London Symphony Orchestra. En fin de compte, le LSO obtient le meilleur des deux mondes, avec Rattle au premier rang et Noseda, qui habite désormais Washington DC, effectuant des visites trois ou quatre fois par an.
Ce récit de la Huitièmede Chostakovitch, que je regrette d’avoir manqué en avril, est l’un des plus piquants et des plus idiomatiques jamais enregistrés. Noseda, qui s’est retiré en tant que chef du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, est imprégné de rythmes et de maniérismes russes.
Il comprend la terrifiante mélancolie de cette symphonie de guerre et suscite les solos
les plus solitaires jamais entendus du hautbois (Juliana Koch), du basson (Rachel
Gough), du piccolo (Patricia Moynihan) et du cor anglais (Christine Pendrill). Le sang se glace face à tant de décès et de privation.
Les cordes basses du LSO semblent pouvoir retenir une brigade de soldats pendant un an et le passage à la finale en do majeur ne semble – pour une fois – ni artificiel ni contraint. Depuis Kurt Sanderling, qui a joué à la première série de représentations avec le compositeur dans le public, je n’ai pas entendu une 8e de Chostakovitch aussi sombre et vivante que celle-ci. L’enregistrement est un peu lointain à mon goût, mais (comme toujours dans le sombre Barbican) l’oreille s’ajuste finalement.
Traduit par Mélissa Brien
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